Le mouvement zéro déchet à l'étranger : expérience de 3 mamans expats
mouvement zéro déchet à l'etranger
Zéro Déchet

Le mouvement zéro déchet à l’étranger : Retour d’expérience de 3 mamans expats !

Mon article sur notre difficulté à mettre en place un quotidien (presque) zéro déchet a suscité beaucoup de retours. Chacun avec vos problématiques, vous avez partagé vos freins : manque de temps, manque d’infrastructures, manque d’informations… Il faut en effet se dire que c’est un vrai parcours du combattant, une vigilance quotidienne, partout où que l’on soit. Au final, c’est cette phase de transition qui est très difficile. Et puis, il y a les expats, comme nous, qui ont réagi car leur pays de résidence ne fonctionne pas de la même manière ou culturellement le zéro déchet n’existe pas. Dans cet article, j’ai interviewé 3 mamans expats sur le mouvement zéro déchet dans leur pays respectif.

mouvement zéro déchet à l'etranger : expérience expat en Italie

Le mouvement zéro déchet en Italie.

C’est Charlène, du blog Les Globes Croqueurs, expatriée en Italie, qui nous parle du mouvement zéro déchet dans son nouveau pays.

Dans quel pays vis-tu et depuis combien de temps ? 

Nous habitons en Italie depuis un an et demi. C’est notre première expatriation.

As-tu commencé le zéro déchet en France ou à l’étranger ? 

Pas vraiment le zéro déchet, mais en France, j’avais commencé à essayer de réduire nos déchets et de faire plus de choses maison. 

A quel “stade” du zéro déchet es-tu aujourd’hui ?

On débute totalement, je nous considère d’ailleurs plus comme sensibles à la cause écologique que comme de vrais acteurs du zéro déchet. 

L’Italie est-elle adaptée à ce style de vie? 

Oui et non, il y a beaucoup d’ambivalence sur le sujet. Je m’explique juste après.

Quels sont les points positifs en terme de zéro déchet? 

L’Italie est très avancée sur le recyclage. Les déchets sont séparés en plusieurs types : déchets organiques (l’alimentaire), le plastique (mais seulement les recyclables), le verre, le carton/papier et le reste. Et il est impossible de ne pas se plier au tri. Les sacs poubelles sont transparents pour vérifier qu’il n’y a pas de choses qui n’y ont pas leur place.

L’eau n’est pas bonne en Italie, par contre, de nombreuses villes mettent à disposition des fontaines d’eau potable où l’on peut venir avec ses bouteilles en verre pour recharger. Ça évite d’utiliser trop de plastique.

Quels sont les points négatifs ?

Il est super difficile de trouver des magasins qui font du vrac par exemple ! Et il y a énormément de sur-emballage pour tout. Beaucoup de prospectus à tort et à travers. Bref, pas mal de progrès à faire !

Comment fais-tu pour appliquer le zéro déchet au quotidien ? 

Je fais le plus possible de la cuisine maison, pour éviter les produits industriels et les emballages. Je prends toutes les recharges possibles pour ne garder qu’un contenant et avoir des emballages 100% recyclables. Auparavant, je faisais ma lessive mais j’ai arrêté. Ça ne lavait pas bien. On nettoie les enfants à l’eau avec un gant au lieu d’utiliser tout plein de produits.

Retrouvez l’article avec ma recette de lessive maison qui lave bien ! 🙂

Estimes-tu que cela prend plus de temps ? 

Je dirais que c’est surtout un pli à prendre. Oui cuisiner prend un peu de temps mais c’est un plaisir avant tout. Pour le reste, il s’agit surtout de changer d’habitudes. 

Utilises-tu des applis ? 

Non

Que fais-tu quand vous êtes démotivés/découragés par l’ampleur de la « tâche »? 

Je regarde par la fenêtre, je me dis que le monde est beau et que je dois faire quelque chose à mon échelle pour contribuer à maintenir cette beauté. 

Qu’est ce que tu pourrais dire aux personnes “réfractaires” au zéro déchet? 

Qu’ils ne sont pas obligés de tout révolutionner d’un coup. Qu’ils peuvent trouver un moyen de commencer en faisant quelque chose qui a un intérêt pour eux (la cuisine justement par exemple). Et que sinon ils peuvent juste regarder le nombre de choses qu’ils jettent chaque jour et se demander simplement où ça va…

Penses-tu que la France est vraiment en avance sur ce sujet ? 

Je ne sais pas. Honnêtement je ne suis pas certaine du tout, je pense que les Français sont assez moqueurs parfois sur ces thématiques. Mais il y a une vraie sensibilisation. 

As-tu fait un pays adapté au zéro déchet ? 

Non jamais. 


mouvement zéro déchet à l'etranger : expérience expat en chine


Le mouvement zéro déchet en Chine

Au tour d’Audrey de nous donner son point de vue sur le mouvement zéro déchet en Chine. Je pense qu’on a tous des préjugés sur la Chine niveau pollution. En réalité, ça se passe comment ?

Audrey, pouvez-vous présenter votre famille ?

Nous sommes une famille de 4 ! Un petit bonhomme de 4 ans, une miss de bientôt 2 ans. Nico est ingénieur informatique dans la logistique et moi rédactrice web.

Depuis combien de temps vous vivez en Chine? 

Je vis en Chine depuis 2 ans, mais avant cela j’ai habité le Moyen Orient (Dubai et Qatar) pendant 3 ans et demi.

Depuis combien de temps avez-vous quitté la France ? 

J’ai quitté la France depuis 5 ans

Avez-vous commencé le zéro déchet en France ou à l’étranger ? 

J’ai vraiment instauré le zéro déchet en expatriation en 2015.

Je viens d’une famille où l’on fait bénéficier aux autres des objets dont on n’a plus l’utilité (vêtements, meubles, électroménager). Donc j’ai toujours eu un peu cette habitude. Je suis aussi quelqu’un qui n’a aucun problème pour trier. Mais il restait encore beaucoup de chose à faire. Lorsque que j’ai eu des enfants (mon aînée est née en 2010), j’ai commencé à scruter les étiquettes et à faire attention aux compositions des produits de soin que j’appliquais à mes enfants et ont suivi ceux que j’utilisais aussi pour moi même. Puis, je me suis intéressée aux produits du quotidien qui partent beaucoup trop vite à la poubelle. Et cela a commencé par le Sopalin… Une aberration quand on y pense. J’ai commencé par acheter des chiffons microfibres.

Puis en continuant ma culture sur les compositions de produit, j’ai commencé à ne plus vouloir donner mon argent à des multinationales qui empoisonnent les gens en toute impunité, je me suis dis qu’il me fallait aller plus loin encore. Mon combat a commencé par les cotons jetables puis les protections hygiéniques (mon combat pour la vie) et la lessive. Puis sont venus les goûters faits maison, les yaourts, les pailles en inox, les sacs réutilisables pour les courses, un pain de 400gr de savon de marseille à la place du liquide vaisselle, les éponges remplacées par une brosse, suppression des vaisselles jetables, etc etc.

A quel “stade” du ZD êtes-vous ?

Un peu difficile pour moi de savoir à quel stade j’en suis… Je ne suis ni débutante ni experte…

Et en voyage, quelles sont vos astuces zéro déchet ?

On emmène toujours un savon pour éviter d’acheter des gels douches ou autre sur place. On consomme sur place, dans la rue. Pour le reste, je ne saurais dire. On fait peut-être du zéro déchet sans le savoir, ou pas. Mais rien de plus ne me vient !  

Retrouvez notre article avec des astuces la réduction des déchets en voyage.

Votre pays d’adoption est-il adapté à ce style de vie ? 

Pas vraiment

Quels sont les points positifs en terme de zéro déchet ? 

Les économies !!!  C’est fou l’argent que l’on met par les fenêtres dans tous les produits du quotidien mais qui partent à la poubelle, les produits d’entretien par exemple alors qu’avec du vinaigre blanc et du bicarbonate de soude on peut tout faire du sol au plafond.

Comment faites-vous pour appliquer le zéro déchet au quotidien ? 

Cela demande une organisation à la base car il faut complétement changer les habitudes. Ainsi qu’un investissement qui peut paraître assez élevé au départ mais finalement on s’y retrouve vraiment.

Estimez-vous que cela prend plus de temps ? 

Au début oui mais finalement cela rentre dans les gestes du quotidien et cela devient naturel. Mais mon mari et les enfants ont toujours bien suivi mes initiatives et cela aide beaucoup.

Utilisez-vous des applis ? 

Absolument pas. Google est mon ami et j’ai lu le livre de Béa Johnson.

Que faites-vous quand vous êtes démotivés/découragés ? 

Je me dis : On ne lâche rien et on continue !!! Et quand mes enfants refusent les pailles en plastiques dans les restaurants, je me dis que l’on est sur la bonne voie !

Qu’est ce que vous pourriez dire aux personnes “réfractaires” au zéro déchet ? 

Je pense que souvent les réfractaires sont ceux qui sont mal informés et qui pensent que cela coûte de l’argent et du temps. Mais à force d’en parler autour de moi, quelques amies m’ont posé beaucoup de questions et s’y mettent doucement.

J’en parle à tout le monde, en spécifiant que je ne suis pas parfaite, mais que les gestes mis en place à la maison sont accessibles à tout le monde.

Je travaille, j’ai des enfants, je vis dans un pays où les déchets sont parfois jetés par terre…. Ce n’est pas facile mais on y arrive.

Pensez vous que la France est vraiment en avance sur ce sujet ? 

Je ne sais pas, je n’étais pas en zéro déchet en France. Je commençais un peu à y penser mais sans plus.

Avez-vous fait un pays adapté au zéro déchet ? 

Non, malheureusement


mouvement zéro déchet à l'etranger : expérience expat en grande bretagne

Le zéro déchet à Londres

Notre dernière maman expatriée, Hélène, nous parle de son action zéro déchet à Londres !

Dans quel pays vis-tu et depuis combien de temps environ ? 

Je vis en Grande-Bretagne depuis 4 ans.

As-tu commencé le zéro déchet en France ou à l’étranger ? 

En France et à l’étranger. 

A quel “stade” du zéro déchet es-tu ?

Nous le pratiquons depuis quelques années, avec des pas en avant et des reculs selon les périodes de nos vies 😉 mais l’essentiel est là tout de même. 

La Grande-Bretagne est-elle adaptée à ce style de vie? 

Sur quelques points minimes, oui. Par exemple, à Londres, certains arrondissements ont un ramassage collectif de compost. Chaque foyer a un petit container dans sa cuisine pour les déchets organiques (tout compris, même les restes de viande/repas/poisson/agrumes…) que l’on transvase dans un container un peu plus grand devant chez nous chaque semaine. Les déchets vont dans un énorme compost collectif pour la ville. 

Notre récent déménagement dans un autre arrondissement nous a fait reculer sur ce point mais nous avons acheté à bas prix (partenariat de l’arrondissement avec des entreprises fournissant les composts) un compost de jardin. 

Les plastiques qui sont recyclables ici sont parfois plus étendus que dans certaines régions de France. Par exemple, les pots de yaourt sont recyclables. Cela n’empêche que ce n’est pas 0 déchet mais c’est tout de même mieux que de les jeter dans la poubelle commune.

Evidemment, quelques marchés de proximité ou fermiers sont trouvables dans la capitale et permettent d’acheter des produits de qualité, locaux et sans emballage.

Côté habillement, il y a beaucoup de charity shop de qualité où trouver des vêtements en seconde main. 
Concernant les autres points, non, aucun avancement, voire du recul.  

Les tasses uniques en vente dans tous les cafés sont une habitude quotidienne ici ; les sachets pour emballer le moindre petit gâteau acheté au café est automatique, les fruits et legumes sont plastifiés par paquet de 2,3 ou 4 ou plus dans tous les supermarchés. 

Quelques bacs de fruits sont en vrac mais ce n’est pas l’habitude. Acheter un avocat à la piece sans emballage relève du défi. Ils sont placés dans des barquettes en carton puis plastifiés avec du plastique, non recyclable bien sûr. Idem pour le pack de 4 pommes qui vient d’Afrique du Sud alors que l’Angleterre produit pléthore de pommes ! Cherchez l’erreur. 

Les « street food » markets sont délicieux et parfois sont le quotidien des déjeuners pour les Londoniens qui travaillent tout près mais ces marchés sont sources d’énormément de déchets non recyclables : boîtes en polystyrène, sachets papier trop sales pour être recyclés, couverts en plastique….

Existe-il des applications, magasins vracs dans votre ville ?

Il existe quelques magasins de vrac à Londres mais peu ! Depuis 4 ans, 3 magasins ont été créés à moins de 3km de chez moi par exemple mais ce sont des magasins indépendants, financièrement peu accessibles. Nous sommes loin du rayon vrac intégré dans chaque supermarché comme on peut le voir en France beaucoup plus souvent maintenant. C’est une vraie démarche ici. 

Est-ce que le zéro déchet te prend beaucoup plus de temps ? 

Oui, bien sûr pour aller faire le plein de vrac, c’est un déplacement à part entière, en transports en commun. Pour la production de produits ménagers, je n’ai pas beaucoup cherché ce qui est disponible ici, j’achète mes produits en France (savons, huiles essentielles, cristaux de soude…) 

Quels sont les points positifs en terme de zéro déchet ? 

Aucun. Allez, un. Une réduction de 50 centimes pour un café quand on apporte sa tasse réutilisable. C’est tout. 

Quels sont les points négatifs du zéro déchet en Angleterre ?

Tout est effort. Rien ne vient seul, C’est vraiment le parcours du combattant pour chaque petit geste. Et cela nécessite beaucoup d’énergie pour expliquer la démarche dans chaque commerce. 


transition zéro déchet à  : photo de produit acheté en vrac

Merci à toutes ces mamans expatriées pour leur retour d’expérience sur la mise en place du zéro déchet. On voit bien que le mouvement zéro déchet se développe surtout au niveau des foyers, selon une vraie volonté. Et finalement quelque soit le pays on retrouve les mêmes gestes. Les infrastructures ne sont clairement pas là mais cela ne nous empêche pas de mettre en place des petits gestes du quotidien. L’organisation est clairement une des clés d’une transition efficace.

Bon courage à tous ceux qui sont comme nous en transition. Si vous êtes expats et que vous souhaitez témoigner, la porte est ouverte ! Ecrivez-moi à contact@parents-voyageurs.fr !

♥♥♥ Emilie & Co ♥♥♥

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Le mouvement zéro déchet à l'étranger : Retour d'expérience de 3 mamans expats !
Le mouvement zéro déchet à l’étranger : Retour d’expérience de 3 mamans expats !

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