Traverser les Pyrénées à pied avec un bébé de 9 mois #podcast70
Dans cet épisode, nous partons à la rencontre d’Alizée qui est actuellement en Grèce et qui nous partage son incroyable expérience de traversée des Pyrénées à pied avec un bébé de 9 mois. C’était durant l’été dernier. Un périple de 900 kilomètres ! Ils ne se sont pas arrêtés là puisqu’aujourd’hui, ils ont pour objectif de rejoindre l’Iran à vélo ! Nous parlons parentalité, force du mental, développement d’un bébé en voyage et de bien d’autres sujets passionnants ! 1- Peux-tu te présenter ? Nous sommes la Team 2bike3 : Alizée, Jérôme et notre fille Ariane qui est âgée de 20 mois. On est un boy and girls band assez sportif !! Nous avons commencé notre périple il y a 15 ans avec Jérôme. Dès le lycée, on partait ensemble faire des grandes randonnées (GR20, GR5) et beaucoup de vélo. En 2017, nous avons traversé la Cordillère des Andes, de l’Equateur au Pérou. Et récemment, nous nous sommes lancés un nouveau défi. Avec le bébé arrivant, on s’est dit qu’il ne faudrait pas qu’on s’empâte ! Donc on a échafaudé le projet de rejoindre l’Iran à vélo. A cause de la covid, nous avons dû changer nos plans pour pouvoir rester en France et donc nous sommes partis direction les Pyrénées avec bébé ! On n’avait jamais entendu parler de randonneurs itinérants avec un bébé. C’était pour nous !! On a fait une randonnée de préparation dans le Haut-Languedoc de 170 kilomètres avec porte-bébé ventral et sac-à-dos. En échangeant avec des amis, on a décidé de changer notre matériel pour porter Ariane sur le dos. Début juin 2020, c’était parti ! On ne savait pas du tout si on allait réussir à aller au bout donc chaque jour était un jour gagné. On a commencé par faire le Canigou, sommet mythique. Arrivés en haut par un temps pourri, on s’est dit que tout était possible ! Après avoir rejoint la côté Atlantique, nous avons récupéré nos vélos et la cariole d’Ariane puis nous avons entamé notre périple pour l’Iran : Sardaigne, Sicile, Sud de l’Italie cet hiver, Grèce où nous sommes actuellement, en route vers la Turquie ! Est-ce que tu peux nous parler d’Ariane pendant votre randonnée de préparation ? Elle avait 8 mois. Et c’est vrai qu’en portage ventral, elle commençait à peser un petit peu. C’était sa 1ère grosse randonnée, 1ère immersion en pleine nature, 1ers bivouacs. Comment a-t-elle vécu cette expérience ? On n’avait pas d’a priori négatif sur la façon dont un bébé peut se sentir dans la nature. Les bébés sont très adaptables, ce qu’on sous-estime très souvent. Elle nous a surpris de jour en jour en s’adaptant super bien à son environnement. Le seul bémol, c’est que les nuits étaient compliquées, comme à la maison… Ce n’était pas nécessairement dû au voyage. Est-ce que vous avez craint le froid pour elle ? Non, jamais. Parce qu’on a un super équipement contre le froid. On a une combinaison en laine bouillie, des chaussettes en Mérinos. On avait de quoi la protéger dans le porte-bébé en cas de pluie donc on n’avait pas d’inquiétude à ce sujet. Notre tente est un genre de tarp. C’est un abri qu’on peut planter sans l’intérieur. On l’a utilisée une fois pour nous protéger des intempéries et prendre le temps de nous équiper chaudement. Et Ariane, c’est une petite boule d’énergie donc elle n’a jamais froid !!! Pour la nuit, cet hiver on a eu des -1°C, -2°C. Dans ces cas-là, on peut la mettre dans notre duvet jumelé, avec une petite polaire prévue spécialement pour l’accueillir entre nous au cas où. C’est elle qui nous servait de bouillotte !! Qu’est-ce qui s’est passé dans vos têtes pour vous lancer à l’assaut des Pyrénées avec un bébé de 9 mois ?? C’est vrai qu’on est peut-être un peu fous… Quand on a été confinés, c’était le moment où on devait partir pour notre projet à vélo. C’était un projet qu’on avait depuis ma grossesse. Quand on a réalisé qu’on ne pourrait pas partir, on a décidé de s’entraîner. Alors on a commencé à faire des tours autour de chez nous dans les contraintes qu’on avait à ce moment-là : 1h de sortie dans un rayon de 1 kilomètre. Et on ajoutait l’objectif de 10 kilomètres à parcourir. C’était notre entraînement quotidien et ça se passait plutôt bien ! De là a germé l’idée d’un nouveau plan. Pourquoi ne pas faire un tour de France en courant, en poussant la cariole d’Ariane ? Ou aller vers les Pyrénées en courant et réaliser ensuite un vieux rêve qui était la traversée des Pyrénées. Au début c’était une boutade jusqu’au jour où on s’est dit « pourquoi pas ». A cause du confinement régional, on a skippé la partie course pour ne garder que la partie marche dès que ce serait possible. Petite question technique : que faites-vous dans la vie ? Je suis professeur des écoles et Jérôme est docteur en bio-informatique. Nous avons opté pour le congé parental concomittant, qui est une disposition qui existe depuis 2013 pour une durée de 3 ans. On a commencé par poser un an et on verra. On ne sait pas pour combien de temps on est partis mais on y prend goût ! Pour la traversée des Pyrénées avec votre bébé, comment avez-vous préparé l’itinéraire et les hébergements ? Pour l’itinéraire, il y a deux lignes directrices principales : le GR10 côté Français et le GR11 côté Espagnol. Entre les deux, il y a la HRP (Haute Route Pyrénéenne) qui est plus courte et qui passe par les sommets et les crêtes. On savait qu’on pouvait alterner entre ces trois itinéraires. Au final, on a principalement emprunté le GR10 et la HRP. On s’est adaptés aux prévisions météorolgiques en alternant entre les circuits. 900 kilomètres, 60 kilomètres de dénivelé positif en 3 mois. Tous les 5 jours, on prenait 1 jour de repos. On en avait besoin pour nous ravitailler parce qu’il fallait qu’on porte 1 kilo de nourriture par jour par personne, en prenant de la nourriture hyper-calorique. Ce jour de repos était consacré à nous nourrir. On mangeait toute la journée, en continu pour reprendre du poil de la bête. Où trouviez-vous votre nourriture sur le chemin ? Si on trouvait un cerisier, un framboisier ou quoi que ce soit dans le genre, il était pour nous ! De village en village, il y a des épiceries de montagne. Sur les plus grandes parties d’itinérance, on avait jusqu’à 5 jours sans ravitaillement. Cela faisait beaucoup de kilos en plus sur le dos !! Et pour Ariane ? Elle était allaitée. Et sinon, on lui faisait la même nourriture que pour nous. On était en DME (Diversification Menée par l’Enfant) donc elle a rapidement mangé comme nous. Elle a eu tout ce qu’il fallait ! Elle mangeait bien, c’était nickel. Pour les hébergements, est-ce vous avez parfois dormi chez l’habitant ou dans des gîtes ? Exclusivement en bivouac. On nous a hébergés une ou deux fois en dur. En Ariège, on est tombés sur une perle qui nous a hébergés chez sa mère. Et une autre fois, on s’est arrêtés chez un copain près de Font-Romeu. Aujourd’hui, on fait partie du réseau Warmshowers ce qui nous permet d’être parfois hébergés. Caroline de Graines de baroudeurs nous avait déjà parlé du réseau Warmshowers. Pour écouter son témoignage, c’est dans le podcast #28, dans lequel elle nous parlait de son tour de France à vélo en famille. A la fin du périple dans les Pyrénées avec votre bébé, vous passez au vélo : pourquoi ? Comment ? Eh bien, notre objectif initial était de partir à vélo vers l’Iran et comme nous étions de nouveau dans une bonne saison pour partir : let’s go! Vous aviez déjà tout l’équipement ? Oui, on avait tout ce qu’il fallait. Quand on passe de la rando au cyclo, c’est beaucoup plus luxueux !! On peut se permettre de porter beaucoup plus de choses ! A pied, on pouvait porter 20 kilos par personne, Ariane comprise !! Cela limite vraiment… Quand on est passés au vélo, on s’est permis la petite robe, le carnet de coloriage !! Des petites choses qui font du bien. Si l’aventure à vélo en famille vous tente : retrouvez notre sélection d’itinéraires en France. Histoire de s’entraîner ! 😉 Quel a été votre itinéraire à vélo ? Depuis la côté Atlantique, nous avons rejoint Toulon puis nous avons commencé par la Sardaigne. Le temps a été idéal jusqu’en novembre. En décembre en Sicile, c’était déjà un peu plus rude. Et ensuite, dans le Sud de l’Italie, il a fallu traverser la chaîne des Apennins. On est arrivés sur des hautes altitudes et on a eu de la neige !! Comment faites-vous pour accompagner Ariane dans son évolution d’enfant ? C’est tout simple, on observe ce qui nous entoure. Comme tous les enfants, elle est à fond sur les animaux. Pour moi, avec ma casquette de professeur des écoles, ça vient assez naturellement. On roule environ 3h – 3h30 par jour. Cela nous laisse le temps de voir des choses, de visiter. On arrive à se caler sur ses siestes. Elle dort pendant qu’on roule. Et quand elle se réveille, elle est pleine d’énergie !!! C’est assez challengeant de gérer notre fatigue parce qu’on a assez peu de repos. Même si Ariane dort beaucoup mieux la nuit maintenant, ce qu’on apprécie fortement !! Retrouvez les astuces de Céline qui nous partageait son amour de la nature et comment elle le transmet à ses enfants dans le podcast #54 ! Aujourd’hui, vous êtes en Grèce. Comment ça se passe et comment envisagez-vous la suite ? On est aux portes de la Turquie et on trépigne d’impatience de découvrir ce nouveau pays !! A partir de maintenant, il faut qu’on gère la question des visas donc on va rester seulement trois mois en Turquie. C’est un immense pays qu’il va falloir traverser en seulement trois mois… un petit défi quand même… Comment faites-vous pour voyager avec les contraintes covid ? On s’adapte tout le temps. Notre itinéraire n’est pas fixé à l’avance donc cela nous permet de nous adapter en permanence. Mais quand il y a confinement, on respecte les règles de là où on est. On a été confinés fin décembre en Sicile par exemple. En Grèce, l’étranger est accueilli à bras ouverts parce que c’est le signe d’une reprise donc on a plutôt des coucous de la part des policiers que des contrôles !! Et on respecte vraiment les gestes barrières. Malheureusement, ça change pas mal les contacts avec les locaux… J’ai vu que vous aviez quand même fait de belles rencontres… Oui ! Très spontanément, sur la route, on reçoit beaucoup de sourires, de hellos, de pouces levés, de klaxons, d’encouragements. De temps en temps, ça va un peu plus loin avec une conversation, etc. Cela nous est arrivé deux fois qu’on nous récupère sur la route et qu’on nous emmène presque de force chez les gens, qu’on nous invite à manger, à dormir, etc. Et là, quand on doit les quitter, on a toujours le coeur lourd… C’est assez fou et génial !! Est-ce que tu as vu une différence entre la France et l’étranger à ce niveau-là ? A pied, on était un peu loin de tout et on ne croisait pas grand monde. Mais dès qu’on a récupérés nos vélos, on a été confrontés à l’accueil et à la générosité des Landais. C’était assez fou !! Dans notre région, du côté de Montpellier, on a un peu fait notre chemin sans croiser grand monde et plus on avance vers l’Est, plus on sent que le contact est naturel. C’est l’inverse du Tour de France : c’est le public qui donne des cadeaux aux coureurs !!! La cariole d’Ariane est remplie comme un oeuf de cadeaux. On ne sait plus ce qu’on garde, ce qu’on ne garde pas… Sur les trois derniers jours, … Lire la suite de Traverser les Pyrénées à pied avec un bébé de 9 mois #podcast70
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