2 semaines aux Philippines en famille loin de la foule

Camille a répondu favorablement à notre appel à témoins sur les réseaux sociaux pour nous parler de son voyage aux Philippines en famille. Nous vous partageons son itinéraire de 2 semaines, une partie hors des sentiers battus, et une partie dans les lieux incontournables mais plutôt loin de la foule ! Camille a organisé et étudié son voyage de manière à éviter d’être au coeur du tourisme de masse. Elle nous partage également ses découvertes plus confidentielles et ses bonnes adresses !

Camille, Pierre et leurs trois enfants, Basile 17 ans, Félix 13 ans et Zoé 8 ans, ont voyagé aux Philippines pendant deux semaines pendant les vacances de février 2024. Ils avaient cette destination en tête depuis très longtemps mais craignaient un peu le tourisme de masse. Depuis quelques années, en effet, cet archipel est devenu très instagrammable. Camille a donc construit un itinéraire mixant incontournables touristiques mais aussi découvertes hors des sentiers battus. Elle nous dévoile ses astuces pour ne pas subir la foule dans des lieux exceptionnels !

Autre contrainte qui avait déjà repoussé plusieurs fois le projet « Philippines en famille », c’est la durée à prévoir sur place. Camille préconise trois semaines pour en profiter pleinement. Mais la saison sèche courant de février à juin, difficile de trouver 3 semaines avec les enfants ces mois-là. Ils ont donc décidé de partir sur 2 semaines seulement, en février.

1- Itinéraire pour deux semaines aux Philippines en famille

• Arrivée aux Philippines à Cebu, après une escale à Taïwan. Ces vols leur ont permis d’éviter Manille et surtout d’atterrir tout près de Bohol pour la première étape du voyage.
• Bohol, à 2h de ferry de Cebu
• Siargao
• Coron
• El Nido
• Îles Balabac. Ce sont clairement une zone encore assez confidentielle des Philippines. Ce sont des îles difficiles à atteindre parce qu’elle sont à l’extrémité Sud de Palawan. Le trajet est long pour les rejoindre.

2- Les différentes étapes de ces deux semaines aux Philippines en famille

Première étape : Bohol

Camille : « Cela remonte à quelques années, j’avais promis aux garçons (mes deux aînés) qu’on irait un jour voir le tarsier. Le tarsier c’est un tout petit primate, le plus petit primate du monde, et c’est Gilbert dans les « As de la jungle ». Mes enfants sont de la génération qui a connu le dessin animé. 😉 Je savais que ce tarsier existait aux Philippines et c’était l’une des raisons pour lesquelles les Philippines me tentaient. Et en fait, aux Philippines, il n’y a qu’à Bohol que tu peux observer le tarsier, dans un sanctuaire.

Il y a probablement d’autres endroits où il existe en milieu sauvage, mais on ne peut pas l’y observer. C’est vraiment une espèce difficile à observer, en danger. Il faut l’observer dans de bonnes conditions. 

A Bohol, il n’y avait pas que le tarsier à voir, il y a des rivières qui sont très chouettes, notamment la rivière Loboc. Nous avions donc pris notre hôtel au bord de la rivière.

Bohol est l’île où a grandi Céline et où Ecoliers des Philippines vient en aide à deux écoles. Un témoignage à écouter ici !

Nous avions demandé un chauffeur à l’hôtel pour une journée pour aller découvrir les différents lieux que j’avais repérés. Il est venu nous chercher à 4h30 pour nous conduire aux Chocolate Hills au lever du soleil. Il n’y avait quasiment personne. Nous y sommes restés une heure environ.

Nous avons ensuite repris la voiture pour les rizières de Candapdapan.

Les rizières les plus connues aux Philippines sont celles de Luzon. Ce sont parmi les plus belles rizières du monde. On y fait des treks de plusieurs jours pour les découvrir. Malheureusement, impossible à caser dans nos deux petites semaines… Donc j’ai trouvé des rizères à découvrir à Bohol ! Ce sont les rizières de Candapdapan. On a vécu une matinée de rando dans ces petites rizières, tout seuls. C’était vraiment super chouette et je n’ai pas du tout regretté de ne pas avoir pu aller à Luzon. Nous n’avons pas pris de guide pour cette excursion. 

Nous sommes arrivés aux rizières vers 09h du matin. Là, nous étions totalement seuls. Le chauffeur nous a montré un petit resto, un peu bouiboui où on a pris notre petit déj. Nous n’avons pas retenu la qualité du petit déj’ mais plutôt l’accueil ! Les dames te donnent des grands bâtons en bambou, genre échassier, elles te disent d’aller se balader dans les rizières pendant qu’elles préparent le repas. Elle nous ont indiqué le chemin et nous voilà partis avec nos bâtons! C’est comme cela que nous avons fait une balade pendant une heure dans les rizières. Les enfants ont adoré !

Le paysage est complètement dingue ! On est arrivés sur des collines qui dominent la rizière, avec des buffles, des petites fermières ! Une vue à 360° autour de nous, c’était splendide !

Après le petit déj, nous sommes allés voir des cascades juste à côté. On n’avait pas nos maillots car nous ne savions pas qu’il y avait des cascades à cet endroit ! Mais on y a fait un stop improvisé avant de rentrer

Nous sommes allés ensuite au sanctuaire des tarsiers, où nous sommes restés une heure.

Enfin retour à l’hôtel où on s’est fait une petite sieste quand même pour reposer les enfants !

Le soir, nous sommes repartis pour une exploration absolument géniale. Nous avons fait du kayak sur l’une des rivières qui s’appelle Abatan. C’est l’une des rivières principales de l’île. Nous avions pris un guide pour cette excursion. Nous n’étions que tous les cinq en kayak, avec un guide naturaliste qui nous a expliqué la vie des lucioles. Il nous a montré les lucioles tout au long de la rivière. Cette société est vraiment dans une démarche éco-touristique, dans le respect de la luciole. Nous nous approchons doucement et attendons qu’elles s’allument naturellement.

Malheureusement, pour faire apparaître les lucioles, les autres sociétés (avec leur bateau à moteur) tapent dans les mains au bord de la rivière. Le bruit stresse la luciole et donc elle s’allume .

Cette expérience nocturne en kayak était vraiment géniale. Elle s’est conclue par un repas traditionnel philippin.

J’avais peur que Bohol soit une île justement très touristique. Finalement, c’était hyper authentique et là où nous sommes allés, il y avait peu de touristes. »

Deuxième étape : Siargao 

Siargao est une toute petite île, une véritable pépite encore méconnue, située dans l’archipel de Mindanao. Elle est très réputée pour le surf (pour LA vague Cloud Nine), mais ce n’est pas pour cela que Camille et sa famille y sont allés.

Siargao est tapissée de cocotiers, c’est magnifique. On y trouve des paysages très singuliers, des endroits avec des points de vue splendides sur l’île, des lagons cernés de roches karstiques.

Ils sont restés deux nuits à Siargao (au lieu de trois initialement prévues suite à un changement de vol de dernière minute). C’était très frustrant parce que, de l’avis de Camille, Siargao est une île où l’on peut rester une semaine sans aucun souci !

Ce qu’ils ont fait sur ces deux jours à Siargao :

• Un grand tour de tuk-tuk sur l’île pour en avoir un bon apercu.
• Pause à Général Luna, là où il y a tous les surfeurs. Ambaiance surfer garantis avec petits bars sympa et restos healthy
• S’éloigner des « villes » pour se retrouver seuls au monde dans la fôret de cocotiers.
• Rejoindre le Nord-Ouest de l’île à Del Carmen pour prendre une banka, un petit bateau à balancier qui les a emmenés à Kawhagan Island. Une petite île, toute minuscule, avec un banc de sable, de l’eau turquoise, un tapis d’herbe et des cocotiers partout. « On y a mangé local comme des rois. Pas d’attape-touristes du tout ! » Depuis Kawhagan, ils ont repris un autre bateau pour Sugba Lagon pour y passer l’après-midi. On peut profiter du lagon pour faire du paddle ou du kayak.
• Prendre un cours de surf à 9€ de l’heure par personne qui inclut le matériel et un moniteur par personne ! Le top !

Camille recommande de visiter ces petites îles dans cet ordre afin d’être à contre-courant des autres visiteurs et donc de profiter des îles avec peu de monde !

Troisième étape : Coron

Coron, est un petit archipel au nord de l’archipel de Palawan.

Camille : « C’est notre gros coup de cœur de notre voyage aux Phillipines en famille. Nous nous sommes offerts un hôtel qui est sur l’eau ! Ce sont des plateformes construites en bambou qui sont directement sur Green Lagoon, lui-même à côté des Twin lagoons.

Coron me semblait magnifique en paysages, mais j’avais vite senti que tous les gens logent sur la ville de Coron, partent à la journée en excursion en banka. Et c’est à ce moment-là que tu te retrouves dans des superbes endroits mais surfréquentés !

Comme ce n’était pas vraiment ce que je cherchais à Coron, j’ai beaucoup cherché et je suis tombée sur cet hôtel, certes très cher mais complètement fou ! Nous n’avons pas regretté une seconde l’investissement qu’on a fait là-dessus parce que c’est un hôtel extraordinaire. L’hôtel s’appelle Paolyn House Boat, il est situé sur le lagon-même. Nous avons fait 2 nuits à 450€ pour un bungalow pour 5 personnes.

L’histoire du propriétaire est incroyable, et cet hôtel permet de faire vivre la tribu des Tagbanwa. De la gestion de l’eau à la réalisation des repas, ce sont environ 250 personnes qui travaillent pour cet éco-village de 16 bungalows !

Il n’y a rien de luxueux dans les matériaux, ce n’est pas un resort de luxe mais les prestations et les services qui sont à disposition le sont pour créer cet endroit magique avec ce respect écologique à 100% . L’équipe nous met à dispoisition kayak et paddle pour pouvoir se balader sur les deux lagons à notre guise. Ce qui permet de découvrir les lieux aux horaires où les touristes n’y sont pas ! »

Ce qu’ils ont visité à Coron :

• Les petites plages (à des créneaux horaires différents pour éviter la foule) : Banul Beach, Smith beach et Vivian beach. Les capitaines de bateaux vous y emmènent facilement.
• Visiter les lagons : Kayangan Lake, Barracuda Lake
• Snorkeling avec palmes, masque et tuba. Les fonds sont magnifiques.

Quatrième étape : El Nido

Camille : « Nous avons fait le choix de rejoindre El Nido en avion pour gagner du temps. En ferry, cela prend beaucoup plus d’heures alors qu’il y avait un petit vol de 45 min. Pas très écologique certes mais cela nous permettait de l’intégrer à notre itinéraire de deux semaines.

El Nido, c’est aussi de très beaux paysages de lagon et un lieu qui s’appelle Small Lagoon.

A ce moment-là du voyage, nous recherchions un peu de repos. J’avais réservé un camping au Nord de la plage de Nacpan, qui est elle-même au Nord de El Nido. Nous étions dans la campagne, tout seuls, dans une petite structure de camping fait de bric et de broc mais très sympa. Les gens étaient très gentils.

Nous avons un petit peu pris le contre-pied de ce que les gens font habituellement quand ils vont à El Nido. Certes, la plupart des gens à El Nido prennent les fameux bateaux à moteur, et partent à la journée. On appelle ça le Island hopping. On avait déjà vu tellement d’eau à Coron dans des conditions tellement exceptionnelles que j’avais peur d’être déçue. Nous avons vraiment hésité. Nous ne voulions pas gâcher tout ce qu’on avait fait d’exceptionnel avec Bohol, Siargao et Coron pour nous retrouver dans ce tourisme de masse que nous fuyions depuis le début ! 

Les enfants voulaient refaire du surf donc nous avons pris un tuk-tuk pour aller tout au Nord de Palawan. Nous avons traversé une campagne ultra-authentique et traversé des villages. Enfin ! C’était génial de voir cette facette des Philippines aussi.

Nous sommes arrviés sur une plage qui s’appelait Duli Beach. On a découvert une plage de surfers en mode très sauvage, pas touristique du tout ! Nous y avons passé la journée. A la fin de la séance de surf, l’un des moniteurs nous a informés qu’il y avait un relargage de bébés tortues le soir-même à 17h. C’était un moment incroyable !

Nous avons vécu une journée incroyable complètement improvisée !

Pour notre deuxième journée à El Nido, nous avons fait du kayak. J’avais repéré sur des blogs qu’on pouvait faire son propre Island hopping en kayak. C’est à dire ne pas aller dans les grands endroits qui sont loin à joindre. Mais il y a toute une partie de la côte qu’on peut faire en kayak. On passe de plage en plage. Au bout de 20 minutes, arrêt à une première plage.

Nous avons pique-niqué à Seven Commandos, une plage très connue mais nous y étions seuls. Lorsque nous avons vu les bateaux de touristes arriver, nous sommes partis ! On avait toujours un petit coup d’avance sur les bateaux et donc on a fait toutes ces petites plages-là, rien que nous ! »

Cinquième et dernière étape : les îles Balabac

C’est une grosse aventure d’aller aux îles Balabac ! Il faut partir d’El Nido où on achète des tickets et où on monte à bord d’un minivan. Ce sont souvent les locaux qui empruntent ce mode de transport.

Camille : « Nous avons roulé pendant cinq heures, en fin de journée, jusqu’à Puerto Princesa, une ville portuaire qui est à peu près à au milieu de Palawan. Nous y sommes arrivés vers 22h.

Le lendemain matin, un chauffeur est venu nous chercher à 3h pour nous conduire à l’extrême Sud de Palawan. De nouveau cinq heures de route. Ensuite, nous avons pris un premier bateau qui est une espèce de transport de voyageurs locaux, transport de nourriture, … Après 45 minutes de navigation, nous sommes arrivés dans un deuxième petit port, dans une micro-ville de rien du, perdue dans la mer. Un deuxième bateau est venu nous chercher pour nous emmener sur les Balabac.

Nous y avons passé deux nuits et trois jours. Nous sommes passés par une agence pour organiser cette partie. Elle s’appelle Wonder Walker. Ils sont très connus pour cette partie-là des Balabac. »

Ce qu’ils ont fait aux îles Balabac :

• Point de chute à Punta Sebaring où les voyageurs sont accueillis
• Visite des archipels des Balabac en bateau : Patawan, une journée à Onok Island (une île avec un énorme banc de sable au milieu de l’océan. Selon les conditions météo, ce n’est pas toujours facile d’y aller.)

3- Comment organiser son voyage aux Philippines en famille ?

Camille a épluché les blogs principalement. D’habitude, elle organise plutôt ses voyages avec le Routard. Et elle fait beaucoup de recherches via Pinterest.

Les Philippines sont essentiellement balnéaires mais on peut aussi y passer du temps dans la verdure et les rizières !

Il faut faire attention aux distances. Camille et sa famille se sont beaucoup déplacés en avion pour aller d’île en l’île car en 15 jours, ce n’est pas possible de tout faire en ferry. Les temps de trajet peuvent être très longs.

Camille conseille fortement de réserver un maximum de trajets en avance. Selon elle, l’improvisation est complexe à gérer aux Philippines. De plus, les tarifs en dernière minute peuvent être assez élevés.

Seul petit regret pour eux, la durée de leur séjour. Deux semaines, c’est un peu trop court. Avec trois semaines, ils auraient pu rester une nuit de plus à chaque endroit, ça aurait été plus confortable.

4- Avec des enfants de quel âge est-ce le plus adapté ?

Camille : « Les Philippines sont une destination idéale avec des adolescents. Peut-être un peu moins bien avec de jeunes enfants car c’est un voyage où change de lieu tous les deux-trois jours. Cela peut être fatigant avec des petits. Il faudrait sans doute prévoir plus de temps pour en profiter avec des petits. »

5- Quel budget pour 2 semaines aux Philippines en famille ?

Camille : « Ce voyage de deux semaines aux Philippines nous a couté environ 10 000 € tout compris, billets d’avion depuis la France également.

Nous avons payé environ 900€ de billets d’avion depuis la France, par personne. Et nous avons fait notre petit craquage à l’hôtel Paolyn qui a coûté quasiment 1 000€.

Merci infiniment à Camille pour son témoignagne pour visiter les Philippines en famille loin de la foule ! Vous pouvez retrouver son récit sur son blog : Les Tison on the road.

♥♥♥ Emilie & Flo ♥♥♥

Sur le blog, retrouvez d’autres témoignages de familles voyageuses en Asie et notamment en Thaïlande.

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