Moments forts #1 – L’ascension du Tongariro en famille, par Flo

Lors de notre voyage d’un an autour du monde, l’un des moments les plus marquants pour moi a été l’ascension du Tongariro en famille. Cette randonnée mythique de Nouvelle-Zélande, classée parmi les plus belles au monde, nous a offert bien plus qu’un panorama spectaculaire : un véritable dépassement de soi, un moment de fierté et de partage en famille. Dans cet épisode du podcast Parents Voyageurs, je reviens sur cette journée intense et inoubliable, au cœur d’un paysage volcanique fascinant.

Un défi un peu fou au cœur de la Nouvelle-Zélande

La Nouvelle-Zélande était une destination du milieu de notre voyage. Après plusieurs mois passés en Asie, nous y avons passé un peu plus de trois semaines en février, entre nature grandiose, randonnées et découvertes culturelles. Le pays regorge de paysages spectaculaires, mais aussi de sentiers de marche réputés. Alors, même si nous ne sommes pas du tout des randonneurs, faire l’ascension du Tongariro en famille était une évidence.

Le Tongariro Alpine Crossing, situé dans le parc national du Tongariro sur l’île du Nord, est une randonnée de 20,2 kilomètres avec 850 mètres de dénivelé positif. Le sommet culmine à 1967 mètres d’altitude. Ce volcan encore actif est entouré de lacs turquoise et de fumerolles : un décor presque surnaturel. On dit que c’est la plus belle randonnée à la journée de Nouvelle-Zélande, voire l’une des plus belles au monde. Autant dire qu’on ne pouvait pas passer à côté.

Préparer l’ascension du Tongariro en famille

Même si je savais que le Tongariro est faisable avec des enfants, j’avais aussi conscience de la difficulté du parcours et des conditions météo souvent capricieuses. Pourtant, c’était une rando que je voulais absolument faire. J’ai donc embarqué Ludo et nos deux garçons de 10 et 12 ans dans ce défi, malgré leur enthousiasme… modéré. Mais je savais qu’ils en étaient capables.

Notre timing était serré : il fallait que toutes les planètes s’alignent pour le 23 février pour qu’on ait une météo clémente. Et miracle, ce jour-là, ciel bleu, température idéale et pas trop de vent. Tout était réuni pour vivre un moment exceptionnel.

Cerise sur le gâteau : nous avions prévu de faire l’ascension avec deux autres familles voyageuses. C’était l’occasion parfaite de partager cette expérience à plusieurs, dans une belle ambiance de solidarité.

Une ascension sous le signe du dépassement de soi

Le départ se fait depuis Mangatepopo, tôt le matin. Les papas ont géré la logistique du stationnement et des navettes (car le sentier n’est pas une boucle), pendant que nous, les mamans et les enfants, avons commencé la marche. Les premiers kilomètres sont plutôt faciles, parfaits pour discuter, rire et se mettre en jambe. Les enfants, eux, ont surtout profité d’être entre copains et ont presque oublié qu’ils étaient en train de randonner !

Retrouvez tous mes conseils pratiques pour faire le Tongariro avec des enfants dans un article complet sur le blog.

Puis la pente se raidit. Le ciel se dégage peu à peu, révélant les paysages lunaires du Tongariro. C’est à ce moment que je commence à piocher dans mes réserves physiques. Je marche lentement, je souffle fort, je me fais doubler par tout le monde… mais j’avance, un pas après l’autre.

Je rencontre d’autres “galériens” sur le sentier, on s’encourage, on rit un peu de notre lenteur. Malgré la difficulté, la beauté du lieu me porte : le sol noir et rouge, les roches volcaniques, l’absence totale de végétation donnent l’impression d’évoluer sur une autre planète.

Quand j’atteins enfin le sommet, je découvre les fameux lacs émeraude et turquoise, entourés de fumerolles. Le spectacle est à couper le souffle. Toute fatigue s’efface instantanément, remplacée par une immense fierté : on l’a fait ; je l’ai fait.

La descente : entre douleur et solidarité

Après quelques photos, nous commençons la descente. Le début est raide, sablonneux, glissant : un vrai toboggan de cailloux instables. Moi qui ai toujours peur de tomber, je descends prudemment, parfois sur les fesses, pendant que le reste du groupe file devant. Mais j’arrive sans me faire mal. Mission accomplie !

Dès le début de la descente, mon genou a commencé à me faire souffrir. Une douleur qui s’est intensifiée au fil des pas. Mais je n’ai trop rien dit : pas question de plomber l’ambiance. Je serre les dents, je continue. Les derniers kilomètres ont été éprouvants, surtout physiquement. Heureusement, Aurélie m’a accompagnée à mon rythme sur la fin. On a papoté, ri, et on a partagé ce moment de fatigue et de satisfaction ensemble. Sans elle, je crois que j’aurais trouvé la fin interminable.

Malgré la douleur, j’ai savouré ce que j’ai vécu ce jour-là : une expérience partagée, une preuve de résilience et une immense fierté d’être allée jusqu’au bout.

Ce que m’a appris l’ascension du Tongariro

Cette journée restera à jamais l’un des moments forts de notre voyage en famille.
D’abord parce que les paysages étaient incroyables — parmi les plus beaux que j’aie jamais vus. Mais surtout parce que je ne savais pas si j’étais capable d’une telle épreuve physique. L’ascension du Tongariro m’a montré que je pouvais me dépasser, aller au-delà de mes peurs et de mes limites.

Je crois que j’avais quelque chose à me prouver. Et le faire entourée d’autres familles a tout changé : les enfants ont oublié la difficulté, Ludo et moi avons profité du soutien du groupe, et cette journée s’est transformée en moment de cohésion et de partage.

J’espère aussi que mes fils garderont de ce jour une image forte : celle de leur mère qui, malgré la douleur, a tenu bon sans se plaindre. Une petite leçon de persévérance que je suis fière de leur avoir transmise.

Un symbole de confiance et de renaissance

Aujourd’hui encore, cette randonnée symbolise pour moi bien plus qu’une simple aventure.
Quand je doute de mes capacités, je me répète : “J’ai fait le Tongariro.” Cette phrase m’aide à relativiser, à me rappeler que je suis capable de plus que je ne le pense. Elle est devenue un mantra de confiance et d’énergie.

Depuis notre retour, j’ai repris le sport régulièrement, portée par ce souvenir. Je me sens plus forte, plus équilibrée, plus sereine. L’ascension du Tongariro en famille a été une révélation physique et mentale, un point d’équilibre entre effort, émerveillement et gratitude.

C’est un moment que je garde précieusement en mémoire — un jalon dans notre tour du monde, et dans ma propre évolution personnelle.

Si je devais résumer cette expérience, je dirais que le Tongariro, c’est bien plus qu’une randonnée.
C’est un défi familial, une aventure intérieure, un condensé de tout ce que le voyage nous a appris : la patience, la persévérance et la joie du partage.

Pour tous ceux qui rêvent de vivre l’ascension du Tongariro en famille, je vous dirais : foncez ! Préparez-vous bien, choisissez une belle journée, et laissez-vous porter. Vous en reviendrez, comme moi, un peu plus fiers, un peu plus forts, et surtout profondément marqués par la beauté brute de ce volcan néo-zélandais.

♥♥♥ Flo & co ♥♥♥

▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼