Sur les routes d'Australie en famille - Podcast | Parents voyageurs
Sur les routes d'Australie en famille
Vie nomade,  Australie

Sur les routes d’Australie en famille #podcast68

Aujourd’hui, nous traversons la planète pour partir à la rencontre de Jenny qui voyage depuis 2 ans sur les routes d’Australie en famille. Après 10 ans d’une vie « rangée » sur la côte Est Australienne, Jenny et Nathan ont décidé de tout plaquer et de partir à l’aventure avec leur fils, Louie.

1- Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Jenny, j’ai 39 ans. Je vis en Australie depuis 10 ans. J’y suis arrivée en tant que backpacker et finalement, j’y ai fait ma vie. Depuis bientôt 2 ans, avec mon conjoint et notre fils qui a 3 ans, nous sillonnons les routes d’Australie en famille. Lorsque nous avons décidé de tout plaquer, nous avons acheté un camper trailer, un genre de remorque, tente, 4×4 pour voyager autour de l’Australie. Nous espérons poursuivre l’aventure ensuite dans d’autres pays.

2- En 10 ans d’Australie, tu n’as pas l’impression d’avoir fait le tour ?

Ah non, pas du tout !

Après mon arrivée, j’ai dû trouver un sponsor pour pouvoir rester dans le pays sur du long terme. J’ai monté mon entreprise et donc je suis restée pendant 8 ans au même endroit, à Byron Bay.

Mon projet à la base était de faire le tour du pays pendant 1 an mais je ne l’ai pas fait du tout.

Pourquoi ne pas l’avoir fait ?

Parce que j’avais besoin de trouver un sponsor pour rester à long terme, avoir un titre de séjour permanent puis la nationalité Australienne. Et pour ça, il vaut mieux s’ancrer dans un endroit.

Aujourd’hui, tout est fait !

3- Comment est venue l’idée de rester et monter ton entreprise en Australie alors que ce n’était pas le plan initial ?

Au départ, j’ai fait des petits boulots pour travailler mon anglais. Ensuite, j’ai fait des ménages dans un hôtel et je bossais en parallèle dans un restaurant. J’ai travaillé dans un hôtel 5 étoiles, où j’ai beaucoup appris. Au fur et à mesure, j’ai commencé à monter une entreprise de ménage. J’ai eu un client, puis deux… puis l’entreprise a grossi. Nous étions les premiers là-bas à proposer des services eco-friendly, sans produit chimique. J’ai dû embaucher, il y avait 10-12 personnes qui travaillaient pour moi.

4- Puis tu as rencontré ton mari, fondé une famille. Quel a été le déclic pour tout plaquer ?

Oui, mon mari est Australien et c’est la naissance de notre fils qui a été le déclencheur. Je n’ai pas eu envie de payer quelqu’un pour s’occuper de lui et rater plein de choses pendant que je travaillais.

Sur les routes d'Australie en famille
Crédit photo : Jenny

Au niveau boulot, on avait chacun notre boîte donc c’était beaucoup de stress. On avait toujours eu envie de voyager, l’un comme l’autre alors on s’est dit que c’était le moment !

On a tout vendu et 8 mois après, on était sur les routes d’Australie, en famille !

Pour être précise, je n’ai pas vendu mon entreprise. J’en avais vraiment marre donc, je me suis laissée 1 mois ou 2 pour vendre et laisser mon staff trouver du boulot. Finalement, ça ne s’est pas vendu donc j’ai fermé.

Et tu n’as même pas récupéré un peu de budget pour le voyage du coup ?

Non ! Mais bon, on travaille sur la route. On se pose entre 1 mois et 3 mois et on travaille un peu.

Pourquoi ne pas avoir pris quelqu’un en gérance ?

Je l’avais déjà fait sur une période de 3 mois pour rentrer en Europe et voir la famille. Mais en fait, tu n’as jamais l’esprit libre parce qu’il y a toujours des problèmes. Au final, ton esprit n’est jamais vraiment dans le voyage.

Ce n’est pas difficile de trouver du travail ici. Cela nous fait des nouvelles expériences, on rencontre des gens. C’est plutôt chouette ! Du ménage dans un camping à travailler pour une exposition, dans une distillerie de gin, dans un supermarché : c’est vraiment tout le temps différent !

Comment tu fais pour trouver du travail ? Vous allez frapper aux portes ?

Oui, c’est ça ! Ou alors, quand on est posés depuis un petit moment, les locaux nous connaissent et nous sollicitent. « J’ai besoin d’un coup de main, tu veux pas m’aider ? J’ai besoin de monde ? » Quand on nous offre du travail, on prend toujours. Même si on n’est pas vraiment posés. Cela nous évite de devoir chercher plus tard.

Après, ça dépend si c’est l’été ou l’hiver et on doit parfois adapter le lieu où on se pose. Par exemple, Nathan a été directeur de supermarché. Il faut pouvoir repasser son costume, tu peux pas arriver en short et tongs !! Donc là, on s’était installé en caravan park, au camping payant, avec toutes les commodités.

Sinon, on est autosuffisants. On a l’électricité, l’eau chaude, la douche. C’est un 4×4 tout terrain donc on peut accéder à des endroits où il n’y a personne, des endroits le plus souvent assez magnifiques !

Sur les routes d’Australie en famille : retrouvez mon interview par Emilie sur notre voyage de 2 mois. Nous avions passé 5 semaines en Australie, totalement insuffisant !!

5- Combien de jours pouvez-vous rester en autonomie ?

On peut transporter 210L d’eau donc c’est énorme. Et du point de vue de l’électricité, on n’est pas limités, on est sur panneaux solaires et batteries lithium. Liberté absolue !!

Là, on est assez loin de la ville, environ 45 minutes de route. Donc quand on y va, on prend les jerricans, pour remplir un peu chaque fois.

Sur les routes d'Australie en famille
Crédit photo : Jenny

6- Quand vous avez décidé de tout quitter et que vous avez acheté votre camper trailer, il était tout prêt ?

Oui, c’est des pros du camping ici !!

La voiture, on l’a achetée d’occasion mais le camper trailer, on l’a acheté neuf. Au fur et à mesure, on l’upgrade. Par exemple, les suspensions qui étaient made in China ont tenu 1 an et demi. Quand on a réparé, on a choisi des suspensions de meilleure qualité et qui dureront plus longtemps.

On a racheté des panneaux solaires aussi parce que notre frigo-congélateur tire beaucoup. On a acheté des batteries lithium pour avoir un peu plus de confort. Genre, on a un grille-pain ! C’est carrément le luxe !!!

T’as complètement revu ton confort quotidien…

Oui ! C’est minimaliste ! Mais on ne manque de rien.

Et pour notre fils, c’est super de se rendre compte qu’on n’a pas besoin de grand chose… il ne manque de rien, il a des jouets, des livres. Mais il joue tout le temps dehors…

Pour nos vêtements, on a chacun deux boîtes et on a tout dedans ! Pour l’hiver, on a eu besoin d’acheter des équipements supplémentaires parce qu’on a été confinés en Tasmanie. On avait acheté des couvertures en laine, des vêtements d’hiver puis on s’en est débarrasés ensuite, parce que ça prend beaucoup de place ! On s’adapte !

7- Quand vous êtes partis, aviez-vous un itinéraire pré-défini ?

A la grosse louche. On s’était dit qu’on partait vers le Sud et qu’on faisait le tour. Donc, c’est ce qu’on a fait. On est partis de Byron Bay en direction de Melbourne. Ensuite, on a pris le ferry pour la Tasmanie où on a passé 9,5 mois. On a fait le Sud de l’Australie et là, on vient juste d’arriver dans l’Ouest.

L’itinéraire n’est pas du tout fixe. Tant qu’on aime bien, on reste. Quand on aime moins, on s’en va.

Quand on reste un peu plus longtemps, on crée des liens, on se fait des amis…

Mais les Australiens sont si cool que ça pour créer des liens aussi facilement dans une ville que tu ne connais pas ?

Oui !! Par exemple, une fois, on était au parc. Louie a tout de suite bien joué avec une petite fille. Elle était avec sa tante donc on a discuté avec elle. Le lendemain, on prenait un café chez elle et ils venaient à l’apéro chez nous. On s’est vus hyper souvent. Elle nous a présenté sa soeur, ses amis. Cela va très vite !

Après, il y a aussi la communauté des voyageurs. On s’est retrouvés, là où on est en ce moment, avec des gens qu’on avait déjà croisés auparavant. Et d’autres vont arriver. Donc c’est chouette de se retrouver.

Toutes nationalités ?

Un peu de tout même si c’est vrai qu’avec le covid, il y a moins d’étrangers. Pour Noël, on était avec 4 Français, des jeunes backpackers. Puis, on a eu un couple qui a passé deux semaines dans le camper-trailer avec nous. On les a emmenés en road-trip ! C’est sûr qu’on était un peu tassés dans le camper-trailer mais c’était une expérience super sympa !

8- Quel âge a Louie aujourd’hui ?

Il a eu 3 ans fin novembre. Il vit dans le camper-trailer depuis qu’il a 13 mois.

A 8 mois, on l’a emmené en Europe. Il a fait la France, l’Italie, Dubaï. En rentrant, on a passé 3 mois chez mes beaux-parents parce qu’on avait déjà rendu la maison et puis on est partis.

9- Comment a-t-il vécu la transition ?

Très bien ! Après les trois mois chez mes beaux-parents, on a passé trois mois sur le terrain d’une amie pour tester un peu la vie en camper-trailer. Ce qui me permettait de finaliser ce qui devait l’être pour mon boulot.

Il adore sa nouvelle maison ! Cette vie le rend très sociable. Il va toujours voir les gens pour leur parler.

Crédit photo : Jenny

Avant de vous lancer, vous n’aviez pas testé la vie en camping-car ?

Non pas vraiment. J’avais déjà fait 3 mois sur les routes d’Australie mais ce n’était pas en famille ! C’était à mon arrivée dans le pays il y a 10 ans.

Mais cela nous convient très bien ! On est super heureux, on a beaucoup plus de temps en famille. Et on se laisse du temps pour chacun aussi, ce qui est important. Cette vie nous a rapprochés.

Et vous n’avez pas de contraintes…

En effet. Si un boulot ne nous plaît pas, on s’en va. C’est aussi simple que cela. On n’a pas de factures à payer. C’est très différent par rapport à une vie où tu as un crédit à rembourser et des factures à payer. Dans ces cas-là, tu ne peux pas démissionner sans peser le pour et le contre…

10- Est-ce que tu penses que c’est cette liberté professionnelle qui vous rend particulièrement heureux aujourd’hui ?

Oui je pense. Mais c’est aussi le fait d’être toujours ensemble. On communique beaucoup plus. On n’a pas de routine métro-boulot-dodo.

Et quand on a un petit coup de mou, l’autre peut très facilement prendre le relai, on est disponible.

Et avoir Louie H24, est-ce que ça n’est pas difficile ?

Oui, ça peut l’être parfois. Et on n’a pas la famille à côté pour nous soulager !!

Quand on se pose un petit moment quelque part et qu’on arrive à créer des liens avec des locaux, on peut se faire un petit restau à deux de temps en temps. Mais comme il joue tout le temps dehors, ça va quand même… ça aide beaucoup. On n’est pas enfermés à devoir l’occuper. Et il sait s’occuper tout seul, pendant longtemps. Même quand il pleut, il est assez cool.

11- Comment pensez-vous vous organiser pour l’école ?

Ici, ils rentrent à l’école à 6 ans et on fera du unschooling.

C’est toi qui lui apprendras à lire et à compter ?

Oh, tu sais… il connaît déjà l’alphabet dans les deux langues, il sait compter jusqu’à 10.

On apprend dans la nature. Ce matin par exemple, on est allés marcher, on a vu des poules : combien il y en a ? Ah un nouveau mot ? On l’apprend dans les deux langues.

Quand il sera plus grand, on devra peut-être s’adapter, s’il a envie d’aller à l’école par exemple. Dans ce cas, on se posera plus longtemps quelque part… s’il en ressent le besoin.

Pour les prochaines années, on se basera sur ce qu’on vivra au quotidien. Aujourd’hui qu’est-ce qu’on a fait ? On a vu un kangourou ? Ok, on le dessine, on écrit tout ce qu’on sait sur les kangourous. Un monument historique ? On fera un peu d’histoire. On avancera comme ça.

Dans nos têtes, c’est déjà assez clair.

12- Que recherchez-vous dans vos voyages ? Dans les lieux où vous vous arrêtez ?

On recherche la nature, les grands espaces, et si possible la plage. On aime aussi la montagne, les lacs.

Crédit photo : Jenny

13- Est-ce que tu as des coups de coeur à partager ? Des choses qui t’ont coupé le souffle ?

En Tasmanie, un diable de Tasmanie est arrivé près de moi par surprise. C’est très rare d’en voir dans la nature. Je ne l’avais pas vu arriver mais c’est un animal qui peut être dangereux. J’ai eu peur, j’ai crié, il a eu peur aussi. Puis, il est resté sous le trailer pendant une demi-heure. Une belle rencontre.

Il y a trois semaines, je faisais du snorkeling et un phoque est venu jouer avec moi. C’était génial !! Tout ce qui est nature et animaux, on adore !!

Et sinon, on vient de trasverser Nullarbor. C’était une groose expédition. Nullarbor, c’est 1200 kilomètres arides, où il n’y a rien, très peu de réseau téléphonique d’ailleurs. On y trouve la plus longue route droite d’Australie, et la 2ème du monde : 146 kilomètres sans virage. Les seules choses que tu as c’est une roadhouse : station service, motel, bar, épicerie, tous les 200 kilomètres.

C’est un peu flippant !

Oui mais c’est une super expérience. Il y a des falaises incroyables, tu fais des détours pour voir des choses. Le paysage change malgré tout. On l’a fait en 3 jours. On a fait deux campements différents. Il n’y avait que nous, c’était magnifique.

Dès qu’on a une interaction avec la wildlife, c’est super chouette.

Crédit photo : Jenny

En gros de coup de coeur, j’ai vraiment aimé Port Lincoln, on est restés deux mois. C’esst dans le Sud de l’Australie. C’est un parc national magnifique, avec des plages de toute beauté. On a eu un campement avant Nullarbor qui était un petit coin de paradis. Il se situe à Perlubie Beach, c’est 10$ la nuit et on était sur la plage. Il y a des petites huttes protégées pour avoir de l’ombre. Et là, on s’est fait plein de potes. On se retrouvait tous les soirs, les enfants de tous âges jouaient ensemble. C’était trop bien. C’était assez fantastique de se réveiller tous les matins sur cette plage. Pour seulement 10$ la nuit !!

14- Comment trouves-tu ces endroits pour dormir ?

On utilise l’application Wikicamp, qui te donne tout : les points d’eau, les campings gratuits, les campings pas chers et les caravan parks.

Et on utilise aussi un bouquin qui s’appelle The Big Lap Bible qui a été écrit par des locaux et des voyageurs (dont moi !). Le livre donne les coins un peu secrets, les choses à faire avec les enfants, ce qu’il faut savoir pour préparer son tour de l’Australie, ça parle de l’école à la maison, etc… C’est un bon complément à l’application.

Sur les routes d’Australie en famille : on vous donne quelques petits conseils de voyageurs nomades dans notre article pour camping-caristes débutants.

15- Combien de temps vous donnez-vous pour voyager ?

On ne sait pas. Nous n’avons pas de date de retour.

On en a pour encore 2 ou 3 ans avant de finir l’Australie. On aimerait faire la Nouvelle-Zélande parce qu’on peut y travailler. Et ensuite l’Europe où on pourra aussi travailler vu que je suis Française. Mais pas avec le camper-trailer à mon avis en Europe. Peut-être avec un van un peu vintage.

Pourtant, il a l’air tout confort votre camper-trailer ?

Oui c’est vrai, mais en Europe, il n’y a pas besoin du 4×4. Et puis, je pense que ça doit coûter très cher de faire venir le trailer en Europe. Sans compter que cela prend plusieurs mois…

Ce sera différent, ce ne sera pas vraiment le même type de voyage.

16- Parenthèse covid. Comment vous adaptez-vous aux restrictions ?

Maintenant, on est super libres. Il faut juste faire des pass avant de passer des frontières entre états, où ils vérifient tout. Mais sinon, en plein covid, on a passé le confinement dans une ferme. On avait 40 hectares pour nous ! On a fait en fonction de là où il ne fallait pas aller. Mais comme on n’a pas de date de retour, ce qu’on n’a pas pu faire à un moment, on y reviendra plus tard, ce n’est pas grave.

17- Quels conseils pourrais-tu donner aux autres parents-voyageurs qui veulent partir sur les routes d’Australie en famille ?

Si c’est avec des petits, pas de prise de tête. Les enfants s’adaptent très facilement.

Ne vous chargez pas trop ! La plus grosse erreur qu’on fait, c’est d’emmener trop de trucs. Et au fur et à mesure, on se débarrasse.

Utilisez l’application Wikicamps.

Et surtout, prenez le temps. L’Australie c’est grand. Pour en prendre plein les yeux, il faut venir quelques mois.

Sur les routes d'Australie en famille
Crédit photo : Jenny

Quelle partie recommandes-tu ?

Le Sud. On entend beaucoup parler la la côte Est et de la côte Ouest mais le Sud est vraiment super joli. C’est magnifique et il n’y a presque personne !!

Et la Tasmanie. Pour moi, la Tasmanie, c’est le graal du voyageur. Par contre, niveau vêtements, il faut prévoir les 4 saisons. Le temps change tout le temps.

18- Un petit mot de la fin pour clôturer notre voyage sur les routes d’Australie avec ta famille ?

Vivez vos rêves parce que la vie est tellement courte. On ne sait pas ce que sera demain… Dans le doute, il vaut mieux ne pas repousser les projets…

Sur les routes d'Australie en famille
Crédit photo : Jenny

Un grand merci à Jenny pour cette discussion très inspirante, emplie de liberté. J’ai été ravie de partir sur les routes d’Australie avec cette charmante famille, pleine de vie !

Retrouvez Jenny sur Instagram et sur Facebook, sur le compte @familylifeonwheels.

♥♥♥ Emilie & Flo ♥♥♥

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