Les paradoxes de notre confinement (en Espagne)- #Podcast25
confinement en espagne
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Les paradoxes de notre confinement (en Espagne)| Podcast#25 :

Alors que l’Espagne vient d’annoncer un durcissement de son confinement, nous entamons gentiment notre 4ème semaine. Comment c’était encore possible de durcir les règles alors que notre seule sortie hebdomadaire possible était le supermarché du coin ? Le gouvernement vient de demander l’utilisation de nos données de géolocalisation afin de pouvoir « surveiller » toute la population. J’avoue que ça me dépasse qu’on soit obligé d’en arriver là ! Toutes ces nouvelles, chaque jour, nous enfonce un peu plus dans une incertitude qui nous dépasse.

Je vous l’avoue, ces derniers temps je ne sais pas vraiment quoi d’écrire par ici. Tout d’abord par ce que les voyages sont loin d’être dans nos priorités en ce moment, ce confinement, qui apporte son lot de paradoxes. D’ailleurs, un jour ne fait pas l’autre et c’est véritablement les montagnes russes émotionnelles qui nous envahissent .

Cette semaine dans ce nouveau podcast, j’avais envie de poser des mots sur nos maux. Vous partagez notre ressenti après 22 jours de confinement.

confinement en espagne

Le début du confinement

Notre précédent rythme de vie avec papa qui travaille énormément est forcément loin des idéaux d’une vie de famille parfaite. A l’annonce de ce confinement, je l’ai pris comme une aubaine pour nous.

On allait pouvoir passer du temp ensemble tous les 4. Se rapprocher, nous re-créer un environnement proche de notre idéal. J’en rêvais depuis tellement longtemps ! Je n’aurai bien sûr pas imaginé que tout cela soit arrivé dans ces circonstances mais bon je prends le positif dans l’histoire.

Quoiqu’il se passe nous sommes ensembles. C’est donc dans cet état d’esprit que nous nous sommes pliés aux règles de confinement Espagnole dès le 11 mars. Après tout, il y a pire comme situation que d’être enfermé avec les personnes qui sont les plus chers à notre coeur.

confinement en espagne

Et puis les jours de confinement passent.

Mon rôle de maitresse que je prenais à coeur devient de plus en plus difficile pour moi. Comment gérer la scolarité de mes enfants dans 2 langues différentes ? Mes enfants ont un bien meilleur niveau d’anglais que moi et leur apprendre le vocabulaire en espagnol , ce n’est passimple.

La continuité pédagogie a dû mal à se mettre en place dans notre école. Les professeurs ont été mis au chômage technique pour préserver l’établissement d’une potentielle faillite.

Je décide donc de lâcher prise, on travaille donc en français sur des thèmes qu’ils aiment : le corps humain, la savane africaine, les animaux ..Mon objectif est donc d’apprendre en s’amusant.

On travaille beaucoup la lecture et l’écriture (en espagnol) avec Louis pour le préparer à sa rentrée en Primaria. Enfin normalement,…

Ecole à la maison confinement

Ce rôle de maîtresse est complexe mais tellement réjouissant.

Je suis heureuse de pouvoir observer leur progrès chaque semaine. D’ailleurs paradoxalement, je me suis aussi rendue compte de leurs travers et de leurs difficultés scolaires. Je découvre mes enfants et leur « potentiel d’apprentissage ». Il n ‘y a pas de secret, en s’amusant tout se bien passe bien mieux.

Ce rôle, je sens tout de même qu’il a ses limites. La patience, la préparation, l’organisation, faire les choses bien prennent du temps.

A-t-on finalement plus de temps en confinement ? Avec des enfants en bas-âges, le télétravail, la gestion de la maison, on n’a pas une minute ! Je suis épuisée !

Bon malgré tout, les enfants se prennent au jeu et réclament même l’école le week-end, c’est bon signe tout de même. Je ne dois pas être si mauvaise en maîtresse 🙂

En apparence, ça va, de toute façon, il faut garder le cap.

Nos enfants sont fragiles et nous avons pu le constater à plusieurs reprises avec des crises de pleurs inexpliquées et des cauchemars . Ils ont très attentifs à nos conversations, aux contenus visuels que nous regardons . Donc nous décidons de les préserver de ça en n’écoutant plus les informations et en parlant avec nos amis/amis à l’écart d’eux.

confinement en espagne

Et les jours passent, et un peu plus chaque jour la peur gagne du terrain.

Madrid est fortement touchée. La taux de mortalité dans la capitale espagnole est anormalement très élevée. Clairement, nous manquons de moyens et à cause de cela des vies sont gâchées.

En vérité, nous n’avons pas la peur de la maladie à proprement parler. Beaucoup de personnes s’en guérissent, certains en restant chez eux.

La peur vient surtout de la prise en charge de cette maladie.

Qui peut se battre contre la maladie, dans un hôpital reconstitué dans un palais des congrès, dans un lit parmi 5000 personnes ou plus , en attendant une prise en charge ? Se faire soigner sans soutien ? parce que le confinement est valable dans les hôpitaux, tu fais face à la maladie seul, les 3000 morts à Madrid sont décédés seuls dans leur chambre en quarantaine.

Voilà, c’est ça qui me fait peur ! Se dire qu’aujourd’hui, clairement le personnel n’a pas les moyens de sauver tout le monde, que le personnel doit faire des choix !

Alors que certains français repoussent les limites du confinement, pour ma part, cette liberté, je n’en veux pas. Je ne veux pas sortir de chez moi ! sortir faire les courses est devenu anxiogène pour moi.

Et puis on entame la 4ème semaine.

En apparence tout va bien mais la peur me bouffe de l’intérieur. C’est évident. C’est seulement à 35 ans que je comprends le sens des mots  » crise d’angoisse » et « insomnie ». Ceux qui me connaissent bien savent de quoi je parle. Jamais de la vie je n’ai connu des insomnies. Moi, grosse marmotte que je suis, qui dort partout dans toutes circonstances 🙂

Nos émotions nous fragilisent et ils faut donc y faire très attention.

Prendre soin de nous est devenu évident. Sport, méditation, fleur de Bach pour soignez nos maux. Tout ceci n’est pas anodin pour notre corps et notre esprit.

Et à contrario, je pense que ce qui est le plus efficace à mon sens est de voir mes enfants progresser scolairement, s’amuser en préparant le spectacle virtuel que nous allons faire à nos grand-parents.

Participez au challenge #circusparty en préparant un spectacle virtuel pour nos grands-parents.

Ces paradoxes du confinement me font tourner la tête.

Sérieux, c’est dure d’occuper des enfants de 6 et 4 ans toute la journée mais quel plaisir de les voir réellement grandir. Ma fille d’ailleurs a complètement changé de comportement. Passant de la phase terrible 2 en mode continu à une petite fille qui écoute et qui comprend les choses sans hurler, crier et même sans se rouler par terre ! Clairement cet enfant avait besoin de nous, de notre écoute. Nous venons de nous en rendre compte.

Voilà ce confinement, est pour moi un chamboulement incroyable qui est rempli de paradoxes parfois irrationnels et souvent me fou une claque dans cette réalité de notre monde.

Et pourtant, je ne me suis jamais senti aussi proche de ma famille. Le confinement n’est plus une question de distance kilométrique. Alors expatriés ou pas, on est avec eux tous les jours au téléphone, comme tout le monde.

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Et l’après confinement?

On vit au jour le jour, on se stresse énormément des conséquences. Pour le moment je cois que je préfère faire l’autruche. En même temps c’est dans ces moments là qu’on voit que nous sommes pas au point sur pas mal de sujet. Et notamment en Espagne avec la digitalisation. Tout est en stand By alors qu’il y a des sujets qui pourraient avancer.

Par exemple je pense aux inscriptions des écoles, des portes ouvertes qui ont été annulées sans aucunes solutions proposées? A l’heure du digitale il y a quand même des actions à mettre en place.

Je me dis que ce confinement n’est pas facile à vivre surtout quand on a une soif d’aventure qui a dû mal à passer, mais je pense sincèrement que le retour à la réalité ou à la normal, que l’on attend tous avec impatience, va aussi faire très mal ! Comment reprendre une vie normale après ça ? tous les codes seront bousculés.

J’espère très sincèrement que notre monde va évoluer après ça, que nous serons capables tous de remettre en question nos modes de vie. D’avoir envie de nous occuper plus de nos enfants, de passer du temps qualitatif avec nos proches, de penser à l’intérêt collectif plutôt qu’individuel.

“Il faut comprendre que le pessimisme ou l’optimisme n’ont rien à voir avec la réalité. Ils sont fonction de la représentation que l’on se fait du réel.”

BORIS CYRULNIK

Je vous souhaite un agréable confinement !

N’hésitez pas à partager votre confinement en commentaires 🙂

♥♥♥ Emilie&Co ♥♥♥

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LES PARADOXES DE NOTRE CONFINEMENT (EN ESPAGNE)

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