Vivre en Autriche - Partage d'expérience d'une expatriée Française
Vivre en Autriche - Jardin à Vienne
Vis ma vie d'expat,  Autriche

Vivre en Autriche #podcast72

Pour ce nouvel épisode, nous accueillons Pauline qui, après avoir pas mal voyagé, a décidé de vivre en Autriche, à Vienne plus précisément. Elle nous partage son expérience d’expatriée et nous parle de la maternité en Autriche (grossesse, éducation, congé parental) ainsi que de plurilinguisme dans une famille multiculturelle. Son enthousiasme est communicatif et donne envie de découvrir l’Autriche et ses habitants !

1- Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Pauline, j’ai 29 ans et je vis à Vienne avec mon mari, Benyamin qui est Autrichien. Nous avons un bébé qui va avoir 9 mois et qui s’appelle Bertille. Je suis installée en Autriche depuis 6,5 ans.

2- Comment t’es-tu retrouvée à vivre en Autriche ?

Un peu le hasard. Après des études en école de commerce, j’ai commencé à travaillé à Paris. Je suis contrôleur de gestion. Mais j’ai senti que ce n’était pas pour moi. J’avais envie d’ailleurs et d’expatriation.

Je parlais déjà très bien allemand mais je ne voulais pas nécessairement partir dans un pays germanophone. Mais, en postulant pour un poste en Espagne, le directeur m’a redirigée vers un poste en Autriche.

Je ne connaissais pas l’Autriche mais j’ai signé mon contrat VIE sans hésiter !

Le VIE, Volontariat Internantional, permet aux jeunes Européens jusqu’à 28 ans de travailler à l’étranger, sous contrat, en étant épaulé par un orgnaisme dédié Business France. Les missions sont de 6 mois à 2 ans. Toutes les informations sont disponibles sur le site officiel.

A ce moment-là, j’étais célibataire sans enfant donc je ne prenais pas un grand risque. Je partais pour un an, si ça n’allait pas, je pouvais toujours rentrer à Paris.

3- C’était ta première expérience expat ?

Pas tout à fait puisque lorsque j’avais 15 ans, j’ai participé au programme Voltaire qui m’avait permis d’aller faire une partie de ma 2nde en Allemagne. Ensuite, ma correspondante Allemande, Vanessa, était venue pendant 6 mois chez nous.

Je remercie encore mes parents de m’avoir fait ce cadeau.

Ensuite, j’ai orienté mes études pour pouvoir continuer à parler Allemand. J’ai étudié la finance et j’ai fait un an de césure. J’en ai profité pour travailler 6 mois à Berlin. Puis j’ai voyagé pendant 4 mois en Amérique du Sud, au Pérou et en Bolivie, en sac-à-dos avec une copine. J’ai un peu appris l’Espagnol mais je l’ai vite oublié !!

Tu avais déjà le goût de l’aventure en toi…

Oui, je savais que j’aurais une expérience d’expatriée !!

4-Tu es donc partie à Vienne pour 2 ans. Que s’est-il passé une fois là-bas ?

Eh bien… j’ai rencontré Benyamin ! Je suis tombée amoureuse de la culture Autrichienne et de la vie à Vienne. Cela a vraiment été une révélation. Je me suis sentie à ma place. Vivre en Autriche était une évidence.

C’était la 1ère fois que je disais que je rentrais à la maison quand je rentrais en Autriche après un séjour en France.

Vivre en Autriche - Pauline et Benyamin
Crédit photo : Pauline

5- Qu’est-ce qui te plaît le plus dans cette culture Autrichienne ?

Sur le plan professionnel, c’est plus orienté équilibre vie pro/vie perso qu’en France. Par exemple, le vendredi après-midi, personne ne travaille. Tout le monde part vers 13h30-14h pour profiter du week-end, aller chercher ses enfants, etc.

Autre exemple, pendant l’été, quand il fait chaud et qu’on peut aller se baigner dans le Danube. On peut partir beaucoup plus tôt l’après-midi, récupérer ses enfants plus tôt à la garderie et simplement profiter ! Sans aucune justification, sans recevoir aucun jugement de quiconque.

En arrivant de Paris, autant dire qu’au début, c’était un choc !!

Evidemment, cette relation est basée sur la confiance et quand il y a un peu plus de travail, on répond présent.

Cette expérience que nous partage Pauline me fait penser à ce que nous disait Morgane sur leur vie en Suède, dans l’épisode 61.

Est-ce qu’il y a quand même un quota d’heures à faire par semaine ?

Oui bien sûr. Le contrat de base est de 38,5h. Moi, j’ai un contrat cadre donc je ne compte pas mes heures. Mais le syndicat du travail est très fort et nous sommes très protégés. Les employeurs font attention à leurs salariés, on se sent soutenus.

Sur le plan privé, vie sociale, la vie à Vienne est très agréable. On se sent tout le temps en sécurité.

Il y a aussi une culture viticole importante. A l’entrée des vignes, il y a des corps de ferme avec des grands bancs pour se poser dans la cour. On peut commander un verre de vin et papoter avec ses voisins qu’on ne connaît pas !!

Vivre en Autriche - vignes
Les vignobles aux abords de Vienne

Les gens sont très ouverts et très serviables, accueillants. Vienne est une ville très multiculturelle, avec une bonne communauté française.

Bien sûr, la vie culturelle est très importante et c’est très abordable pour tous. Par exemple, l’Opéra National de Vienne vend ses dernières places à 3€ !

6- Est-ce que c’est facile de se faire des amis ?

Oui et non. Si on fait un petit effort pour s’intégrer dans une association sportive par exemple, le contact est très facile et c’est plutôt simple de rencontrer du monde. Les Autrichiens ne sont pas fermés.

Le réseau français est aussi facilement accessible.

7- Quelle langue parles-tu dans ton quotidien ?

Anglais, Allemand et Français !

Je travaille pour une entreprise Française donc j’ai pas mal de collègues Français. A la maison, on parle Allemand et Français. Et Anglais, au boulot et avec des amis internationaux.

J’ai aussi appris le dialecte Viennois avec ma belle-famille ! Ce n’est pas hyper simple mais ça ressemble un peu au ch’ti ! Je viens du Nord et même si je ne le parle pas, je comprends le ch’ti et ça m’a aidée !

Comme quoi il ne faut jamais sous-estimer le ch’ti !!!

Les dialectes et les accents sont très marqués. Par exemple, dans le Tyrol, même si on me parle en Allemand, je ne comprends pas !!! Je switche sur l’Anglais !

Vivre en Autriche - Mairie de Vienne
Mairie de Vienne / Crédit photo : Pauline

8- Quelle relation as-tu avec la communauté francophone en-dehors de ton travail ?

J’ai quelques amis Français que j’ai rencontrés dans les premiers mois. Mais à part ça, je n’ai pas beaucoup de relation avec la communauté francophone. Beaucoup de francophones viennent sur une petite période alors que moi, j’ai vraiment posé mes valises donc je cherche plus des relations sur le long terme. Je n’ai pas tellement envie de devoir recréer un cercle d’amis tous les 2-3 ans…

9- Est-ce qu’il y a eu des moments où tu voulais rentrer en France ?

Non, pas vraiment. Je suis à 6h de trajet, en porte-à-porte de chez mes parents. Ce n’est pas si loin, cela me permet de rester spontanée et de rentrer facilement quand j’en ai envie.

Evidemment, le contexte sanitaire nous met quelques contraintes mais ça va.

Pour l’anecdote, on devait rentrer en France le 13 mars 2020 pour annoncer ma grossesse. Les frontières ont fermé ce jour-là. A ce moment-là, ça a été un peu difficile. C’est le seul moment où je me suis vraiment dit que je vivais à l’étranger.

Vivre en Autriche - Vienne
Les toits de Vienne

10- Est-ce que tu peux nous raconter comment se passe une grossesse Autrichienne ?

On a un suivi gynécologique classique avec des échographies comme en France. La seule différence, c’est pour la fin de grossesse, au niveau de la préparation à l’accouchement. Ici, tout est fait pour favoriser un accouchement physiologique, sans péridurale. C’est un peu l’accouchement prévu par défaut. Les Françaises sont connues pour être des chochottes !!

Il y a un système de santé à deux vitesses. On peut accoucher en clinique publique avec le gynéco et la sage-femme de garde. Petite différence avec la France, on est entre 3 et 6 par chambre. Sinon, selon l’assurance qu’on a, on peut accoucher en clinique privée.

Les accouchements à la maison se font beaucoup aussi.

Et au niveau du congé parental, c’est un gros point positif de l’Autriche, l’employeur demande directement si on prend 1, 2 ou 3 ans ! On a pris l’option 1 an. Je prends 8 mois et mon mari 6 mois, financés par le gouvernement.

A côté de cela, il y a très très peu de moyen de garde pour les enfants en-dessous d’un an.

Pour le papa, le congé parental est au bon vouloir de l’employeur. Environ 10% des papas prennent un congé parental.

11- Comment sont les parents Autrichiens ?

Ils vivent pour leur enfant. Au-delà du congé parental, on nous propose un temps partiel. Personnellement, je vais le prendre alors que je n’avais jamais imaginé faire cela un jour. Ils essayent vraiment de passer un maximum de temps avec leurs enfants.

L’école est à la demi-journée, jusqu’à 13h-14h. Il y a des systèmes de garde mais quasiment dans toutes les familles, un des deux parents est à temps partiel.

Ils sont très portés sur la diversité des activités proposées aux enfants : sport, musique, etc… Ils sont très proches de la nature, même en ville. Les parcs sont tout le temps pleins. Il y a toujours du monde en forêt.

Ils sont très à l’écoute des enfants. C’est un autre mode de vie et un autre rythme que celui que j’ai connu étant enfant.

12- Avec un parent à mi-temps, comment ça se passe financièrement ?

La vie à Vienne est moins chère qu’à Paris. C’est grosso modo la même chose qu’une grande ville de province, comme Lille par exemple.

Le système Autrichien aide beaucoup les parents, peu importent les revenus. Par enfant, tout le monde reçoit le même montant par enfant par mois.

13- Comment vous organisez-vous linguistiquement dans votre famille multi-culturelle ?

Je parle en Français à notre fille et mon mari lui parle Allemand. La langue entre mon mari et moi est plutôt l’Allemand, même s’il commence à avoir un bon niveau de Français.

En-dehors, ça dépend des personnes avec qui nous sommes. Quand je suis avec mes beaux-parents, je parle Allemand avec ma fille.

Et pour l’Anglais, elle va s’y mettre à la rentrée parce qu’elle va intégrer une crèche Anglais-Allemand. On a des amis avec qui on parle Anglais donc elle y sera confrontée rapidement de toute façon.

Au-delà du lycée Français de Vienne, il y a aussi des écoles qui proposent des cursus moitié en Allemand et moitié en Français. On aimerait bien que notre fille puisse intégrer ce cursus. Cela commence au primaire mais les places sont très rares.

Les propos de Pauline font écho à ceux de Coralie dans le podcast 63 consacré au plurilinguisme.

14- Quels sont vos prochains projets ?

Dans les grandes lignes, notre projet serait de quitter Vienne et d’acheter une maison en périphérie de la ville.

Evidemment, on a hâte de pouvoir reprendre les voyages et faire notre premier voyage en famille ! On a envie de lui donner le goût de voyager et de découvrir d’autres cultures !

Vivre en Autriche - Jardin à Vienne
Vienne

Un grand merci à Pauline pour son partage d’expérience et cette porte qu’elle nous a ouverte sur l’Autriche, pays que nous ne connaissions pas vraiment. Pourtant, on dirait bien qu’on devrait aller voir cela de plus près !!

♥♥♥ Emilie & Flo ♥♥♥

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