Retour après 3 ans d’expatriation aux Etats-Unis – Podcast #165

Dans ce nouvel épisode, j’ai le plaisir de retrouver Astrid de retour en France après 3 ans d’expatriation aux Etats-Unis. Souvenez-vous, Astrid nous avait raconté leur départ et leurs tout premiers mois dans l’épisode 116. A écouter ou réécouter ici !

Petit résumé pour vous remettre dans le contexte : le mari d’Astrid est militaire et a reçu une proposition pour s’installer quelques temps aux Etats-Unis. Au moment du départ, leurs enfants ont 21, 18, 17 et 15 ans. Les deux filles aînées décident de rester en France pour leurs études. C’est donc à 4 que la famille découvre Washington DC et la charmante ville voisine de McLean.

Astrid et sa famille sont aujourd’hui de retour en France, l’occasion de dresser le bilan de ces 3 années d’expatriation aux Etats-Unis.

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Rapide débrief’

Astrid et sa famille se sont installés à McLean, à côté de Washington DC en Virginie. Au retour, les sentiments sont mitigés. Elle avait l’impression d’être chez elle à McLean. Elle me confie qu’elle a l’impression d’y avoir passé 20 ans…

Et pourtant, l’arrivée n’a pas été sans difficultés… Dans notre précédente conversation, Astrid avait raconté les difficultés des préparatifs. Elle avoue également qu’elle était arrivée là-bas avec beaucoup d’a-priori. Mais finalement, elle a très rapidement aimé vivre aux Etats-Unis, laissant ses a-priori de côté pour s’ouvrir à cette nouvelle vie.

La côte Est des Etats-Unis où ils vivvaient est, de manière générale, une région très favorisée et très riche culturellement. Ils ont vécu une vie à la campagne, à 20 minutes seulement du centre de Washington. Un cadre idéal pour une vie de famille épanouie.

Comment s’est passée cette expatriation aux Etats-Unis pour les enfants ?

Comme je vous l’expliquais en introduction, seulement deux enfants d’Astrid et son mari les ont suivis dans cette expatriation aux Etats-Unis. Ils avaient alors 15 et 17 ans. Concernant leur scolarité, ce sont eux qui ont choisi d’aller dans un lycée américain plutôt que dans un lycée français.

Focus sur la scolarité américaine

La scolarité américaine n’a rien à voir avec la scolarité française. Au lycée, il n’y a pas de classe de niveau comme en France (seconde, première, terminale). Il y a, à la place, des modules par matière. Les élèves participent aux modules en fonction de leur niveau et pas en fonction de leur âge. Certains modules sont obligatoires pour tous les élèves, un socle commun.

A la fin, pour avoir son diplôme (le high school diploma), il faut un certain nombre de crédits. Ces crédits, les élèves peuvent les obtenir au rythme qu’ils souhaitent sur les 3 années d’études. Par exemple, leur fille a validé le diplôme en deux ans. Elle est ensuite rentrée en France pour commencer ses études supérieures. Sur Parcoursup, beaucoup d’écoles acceptent le High School Diploma.

L’adaptation des deux adolescents à ce nouveau système

Ce fonctionnement était parfait d’un point de vue scolarité pour ces deux petits Frenchies nouvellement débarqués. Cela leur a permis de s’acclimater à la langue en même temps que de continuer leurs apprentissages. En revanche, c’est plus difficile de faire des rencontres et de se faire des amis parce que les groupes d’élèves changent chaque fois !

Pour le fils d’Astrid, à 15-16 ans, qui ne parlait pas anglais en arrivant, les débuts ont été un peu difficiles. Il n’osait tout simplement pas parler et ça a été difficile pour lui d’aller à la rencontre de ses camarades. Il lui a fallu 3 mois pour se créer un cercle d’amis. Finalement, pas si long que ça à l’échelle des 3 ans !

Les Américains, ils sont comment dans la vie ?

Les Américains sont toujours très positifs, très encourageants. Ils poussent énormément les jeunes à être bien à l’école par exemple. Ils les poussent beaucoup à l’oral, au contraire de la France où on les pousse beaucoup à l’écrit. Les profs sont très bienveillants. Les deux enfants ont appris à parler en public, à être à l’aise pour s’exprimer, à intervenir en classe, à dire « je ne comprends pas ».

On idéalise un peu les Etats-Unis dans le sens où on se dit que là-bas, tu peux facilement trouver du travail. Oui mais tu peux aussi facilement le perdre et tu dois alors en retrouver un rapidement. Il y a cette forme d’inconfort qui pousse les gens à ne pas se laisser aller et à donner le meilleur d’eux-mêmes. Il y a des côtés positifs et négatifs mais c’est en tout cas très contrasté avec la France.

Les Américains ont toujours beaucoup d’enthousiasme pour la nouveauté. Astrid a, du début à la fin, été très touchée par la gentillesse des Américains. Elle n’avait aucune attente en ce qui concerne les relations avec les Américains. On lui avait dit qu’ils étaient très sympathiques au premier abord et qu’ensuite, il ne se passait plus rien. Elle a donc accueilli leur gentillesse sans rien attendre de plus.

Mais en fait, ils ont eu la chance de rencontrer des familles Américaines avec qui ils ont noué des liens très forts. Le cadre de ces rencontres a varié : via l’intermédiaire de Catherine qui leur avait été présentée avant le départ par un cousin, au sein de la paroisse, grâce aux enfants et leurs amis, via le voisinage, etc.

Et bien sûr, ils ont fait des connaissances dans la communauté Française mais Astrid a fait attention à ne pas s’enfermer dans ce cercle Français.

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Professionnellement, comment Astrid a-t-elle trouvé sa place ?

Quand ils sont partis, Astrid pensait naïvement qu’elle pourrait poursuivre son activité artistique à son compte sans problème. Cela n’a pas été aussi simple parce que son mari travaillant en lien avec l’ambassade, il y a des règles particulières qui s’appliquent. Astrid s’était alors entourée d’avocats spécialisés pour éclaircir tout ceci et il s’est avéré qu’elle a pu continuer son activité professionnelle qu’elle exerçait depuis plus de 10 ans en France.

La première année a été l’année la plus facile parce qu’elle a pu participer à des expositions dans des lieux qu’elle n’aurait jamais pu imaginer. Elle a rapidement trouvé des clients. En France, il y a beaucoup de concurrence entre les artistes mais aux Etats-Unis, elle était différente. Aux Etats-Unis, les artistes, en grande majorité, peignent. Astrid, elle, crée des suspensions de diamants en origami qui s’accrochent au plafond. Cela ne faisait pas concurrence !

Les relations intra-familiales

Depuis mon propre voyage en famille, je suis très intéressée par les relations au sein de la famille et la manière dont les expériences de voyage les influencent. J’ai donc demandé à Astrid de me raconter comment cette expatriation aux Etats-Unis a impacté leurs relations intra-familiales.

Premier point : ça a été très dur pour Astrid de laisser ses deux filles aînées en France. Et cela n’a pas été facile pour ses filles non plus. Les enfants, mêmes grands, ont besoin de leurs parents… Chacun d’eux a grandi pendant cette expérience.

Quand les plus grands quittent le nid et que la fratrie qui vit à la maison se réduit, cela implique nécessairement de retrouver un équilibre familial, que ce soit en France à l’étranger ! Ils ont donc dû trouver ce nouvel équilibre à leur arrivée. Et au retour, tout le monde a quitté la maison… C’est la première fois qu’Astrid se retrouve sans enfants… C’est encore un équilibre à trouver. Ce n’est pas forcément lié à l’expatriation mais tout arrive en même temps : le retour et les enfants qui commencent à voler de leurs propres ailes.

Pendant ces 3 ans, Astrid est très régulièrement rentrée en France pour accompagner ses deux grandes filles. L’une d’elles (la deuxième) a quand même passé 1,5 an avec eux à McLean donc elle aussi a fait partie de l’expérience. Astrid est aussi rentrée pour s’occuper de ses parents et prendre le relai de ses soeurs. Et puis, tous les dimanches, rendez-vous familial sur whatsapp ! De ce fait, Astrid n’a pas eu l’impression qu’il y ait eu une réelle coupure.

Cette aventure a encore plus rapproché les deux plus jeunes qui étaient déjà relativement proches. A tel point qu’aujourd’hui, ils vivent ensemble !

Est-ce que la relation avec les deux aînées s’est distendue ? Astrid ne saurait pas trop répondre…

Le retour en France après 3 ans d’expatriation aux Etats-Unis

Encore une question de tourdumondiste… Est-ce qu’ils sont rentrés changés de cette expérience d’expatriation aux Etats-Unis ? Est-ce qu’ils se sentent en décalage depuis leur retour en France ?

Ont-ils changé ?

Pour Astrid, le changement n’est pas si flagrant mais c’est sans doute parce qu’elle a une assez grande capacité à s’adapter. Elle est rentrée en France comme elle est partie aux Etats-Unis, sans trop d’attentes…

En revanche, elle et son mari ont été contaminés par la bonne humeur des Américains. Ils sont par exemple allés au pique-nique d’accueil organisé pour les nouveaux à Strasbourg. En étant ouverts, ils ont rencontré de nouvelles personnes et créent comme cela de nouveaux liens. Il y a 3 ans, le mari d’Astrid n’aurait jamais pris l’initiative de répondre à ce genre d’invitation. Maintenant oui ! Ces trois ans l’ont transformé dans sa relation avec les autres.

Qu’est-ce qu’on raconte quand on rentre ?

Pour Astrid et sa famille, ces 3 ans d’expatriation aux Etats-Unis, c’est comme un trésor. Ils ont envie d’en parler et de le partager mais les autres n’ont pas forcément cette curiosité. Astrid a senti que les gens n’étaient pas particulièrement intéressés par ce qu’ils avaient vécu ou par les Etats-Unis. Ils parlaient plutôt de ce qui allait venir, de leur installation dans une nouvelle vie.

Les Français sont-ils anti-Américains ?

A leur retour, Astrid a constaté que les Français n’aimaient pas trop les Etats-Unis. Il y a beaucoup de méconnaissance et un très amalgame fait entre le gouvernement, les décisions qu’il prend et tous les stéréotypes qu’on a sur la vie des Américains… Pourtant, même s’ils partaient eux aussi avec des a-priori, ce n’est pas l’expérience qu’ils ont vécue…

Que retiennent-ils de cette expatriation aux Etats-Unis ?

La plus grande leçon qu’ils retiennent de cette expatriation aux Etats-Unis est de ne pas arriver avec son avis de Français qui sait déjà tout alors qu’il n’a rien vu, rien vécu… C’est le meilleur conseil qu’Astrid voudrait donner à de futurs expatriés. Pour aborder du mieux possible une nouvelle vie dans un nouveau pays dans lequel on n’a jamais vécu, il faut s’ouvrir à la culture, l’accepter, noter les différences mais ne pas comparer. Comme le dit Astrid, on n’est pas obligés d’embrasser cette nouvelle culture mais on peut au moins l’observer avec bienveillance et apprendre à la comprendre.

Leurs deux enfants cadets ont beaucoup évolué et ce, très positivement grâce à cette expérience. L’une fait désormais des études en anglais et se projette pour travailler à l’étranger et pourquoi pas aux Etats-Unis. Cette idée de s’installer à l’étranger est venue grâce à l’expatriation. Aujourd’hui, partir vivre à l’étranger est devenu une évidence pour elle.

Pour son frère, ce n’est pas exactement la même chose. Il ne souhaiterait pas forcément s’installer aux Etats-Unis mais il a envie de découvrir d’autres cultures. Parmi ses amis de McLean, il y a des Brésiliens, des Coréens, des jeunes d’Amérique Latine, un Espagnol. Il a été mis en contact avec d’autres cultures et cela a éveillé sa curiosité. Aujourd’hui, il est empli d’une envie d’aller vers l’inconnu sans avoir peur. Il est rentré avec un puissant mélange de curiosité et de confiance en soi.

♥♥♥ Flo & co ♥♥♥

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