Rebondir après une expatriation ratée – Podcast #167
Emmanuelle, que l’on appelle Emma, a 46 ans. Avec son mari David et leur fils de 11 ans, Gabriel, ils ont quitté la France en septembre 2022 pour vivre une expatriation de l’autre côté de l’océan, au Bélize. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu… Emma nous raconte une installation quelque peu chaotique faite de beaucoup de doutes et de questionnements. Très rapidement après cette première expérience d’expatriation ratée, ils ont su rebondir en s’installant dans le pays voisin, le Mexique.
Le déclic
Ils n’avaient jamais vécu à l’étranger mais c’était un grand rêve pour Emma qui avait de la famille qui avait vécu à l’étranger. Elle a toujours trouvé ça très enrichissant de découvrir un nouveau pays. Pour David, ce n’était pas spécialement un rêve mais à un moment donné, la question s’est posée.
Le déclic est venu du covid. Pendant les périodes de confinement notamment, David et Emma se sont sentis enfermés et ont très mal vécu toute cette période. Cela a été le gros déclencheur. Partir a d’abord été une idée jetée en l’air mais au fil du temps, l’idée jetée en forme de boutade est devenue de plus en plus présente jusqu’à se transformer en projet concret.
Le départ d’Emma et David n’était pas une expatriation organisée dans le cadre d’une mobilité professionnelle. Elle s’apparente plutôt à une émigration, un choix personnel de quitter la France, sans date de retour, pour reconstruire sa vie à l’étranger.
D’un point de vue professionnel, Emma a une activité en freelance qu’elle peut exercer d’où elle veut. Elle est donc partie avec son job dans les valises. David, quant à lui, avait pour projet de créer son entreprise à l’étranger.
A ce stade, le projet, le besoin même, était simplement de quitter la France. Aucune destination ne les appelait particulièrement. Et même s’ils avaient bien conscience qu’on s’imagine toujours que l’herbe est plus verte ailleurs tant qu’on n’y est pas allés, ils avaient cette envie profonde de partir. Et leur choix s’est porté sur le Bélize.
Direction le Bélize
Le Bélize est un petit pays situé juste au Sud du Mexique. Il a la particularité d’être le seul pays anglophone de toute l’Amérique Centrale et l’Amérique du Sud. Et c’est précisément pour cela qu’ils ont choisi le Bélize. Emma ne parlant pas Espagnol et David ayant seulement quelques notions, ils ne se voyaient pas du tout vivre dans un pays hispanophone. Le froid du Canada et les complications pour émigrer aux Etats-Unis avaient éliminé ces deux pays de liste des prétendants.
Pour préparer leur départ vers le Bélize, Emma et David ont écumé les forums et notamment expat.com. Sur ce forum, et plus précisément sur sa section consacrée au Bélize, ils ont fait la rencontre (virtuelle) d’un couple de Belges qui habitaient là-bas, dans le petit village de Sarteneja. Au fur et à mesure de leurs recherches, ils ont également rencontré une Française qui vivait dans ce village de 3000 habitants, au bord de la mer des Caraïbes. Après quelques recherches complémentaires, ils ont donc choisi de s’installer à Sarteneja et ont tout vendu ce qu’ils possédaient en France.



Prémices d’une expatriation ratée
Mais du rêve à la réalité, il y a parfois un monde de différence… Emma et David ont très rapidement déchanté.
A Sarteneja, tu y vas parce que tu dois y aller. C’est au bout de la piste. Pour aller à la plus grande ville, c’est 2h de piste (environ 40 kilomètres). Comme on n’avait pas de voiture, on était dépendants du bus qui partait à 4h ou 5h du matin…
En arrivant à Sarteneja, la famille s’est installée dans la maison de la Française rencontrée sur Instagram (elle vivait à l’époque 6 mois au Bélize, 6 mois en France). Mais première déconvenue : les fenêtres n’ont pas de vitre. Comme dans beaucoup de pays de la région, les gens écoutent la musique et leur télé très fort, ils font la fête souvent ! Le fait de vivre dans cet environnement tropical oblige à passer la tondeuse ou au moins le rotofil tous les jours. Alors sans vitre aux fenêtres, vous imaginez que c’était très très bruyant !
Il se trouve que Sarteneja est un petit village reculé, au mileu de la jungle où tout le monde se promène avec sa machette. Il y a beaucoup de chiens errants, seulement trois supérettes avec uniquement le strict minimum, peu de voitures, et une nourriture très chère, pas d’eau chaude et impossible de se baigner dans la mer à cause de la vase… Et, s’ajoutant à cela, la population n’est pas très accueillante avec les étrangers… Bref, le choc culturel a été immense et ce n’est pas ça du tout qu’ils étaient venus chercher !
Par ailleurs, Emma et David se sont très vite sentis isolés malgré la présence de plusieurs francophones dans ce petit village. Ils ont découvert que ce fameux couple de Belges avait des activités peu recommandables… Emma et David ont donc préféré se mettre en retrait de la communauté francophone du village qui aurait pourtant permis une arrivée plus douce.
Au-delà de la vie compliquée qu’ils ont trouvée dans ce petit village de Sarteneja, professionnellement, ça a été difficile aussi pour David qui ne pouvait pas monter son projet comme il l’entendait. Il n’y a que Gabriel qui s’est habitué aussi vite que les enfants peuvent le faire. Il est allé à l’école, il y a trouvé des copains. La vie n’était pas si terrible !
Mais pour les parents, les premières semaines ont été très compliquées. Cependant, à aucun moment, Emma et David n’ont envisagé de rentrer en France ou en Europe.

Rebondir après l’expatriation ratée au Bélize
Après 2 mois de vie Bélizienne, Emma, David et Gabriel ont passé un week-end de l’autre côté de la frontière, à Bacalar au Mexique. Ils y ont trouvé une ambiance agréable, des infrastructures et des commerces convenables. Cela leur a fait un choc et a ouvert la possibilité d’une autre vie.
Pourtant, ils ne se voyaient pas vivre à Bacalar car c’est quand même assez petit. Et surtout, il y avait toujours ce problème de langue ! Au sortir de ce week-end, ils ont simplement décidé de retourner au Mexique pour passer les vacances de Noël mais cette fois du côté de Playa del Carmen, une ville de 300 000 habitants.
Pour une proposition d’itinéraire dans la péninsule du Yucatán, rendez-vous sur notre article dédié !
Plus Noël approchait, plus le chemin se faisait dans leurs têtes… Qu’est-ce qui les retenait au Bélize ? Absolument rien ! Pourquoi ne pas refaire les 7 valises et partir, tout simplement ? C’est ce qu’ils ont fait !
Et au Mexique, l’adaptation a été tellement facile ! Ils ont retrouvé quelques repères Européens qui leur ont fait du bien, une ville vivante avec des restaurants et des commerces. Et comme le dit Emma, de toute façon, la gentillesse des Mexicains te ferait oublier tous les désagréments…
S’expatrier n’est pas un long fleuve tranquille
Une émigration n’est jamais simple. On passe par beaucoup de phases : en général une lune de miel en découvrant le nouvel environnement de vie, une phase un peu down où on réalise tout ce qu’on a laissé derrière soi et puis on remonte la pente en construisant sa nouvelle vie et se sentant bien dans de nouvelles habitudes. Emma et David n’ont pas vraiment suivi ce schéma puisqu’en arrivant au Bélize, ils sont directement entrés dans une phase down et ils ont eu leur lune de miel en arrivant au Mexique.
Mais Emma nous raconte que, encore aujourd’hui, leurs émotions sont décuplées. La moindre petite bonne nouvelle est prétexte à célébration tandis que le moindre petit pépin de rien du tout peut les entraîner dans de la morosité.
En ce qui concernant les amis et la famille, c’est vrai que c’est un manque. Emma et David ont perdu bon nombre de leurs amis Français en quittant leur pays. Leur entourage n’a pas compris leur décision et a, en partie, coupé les ponts avec eux. Cela a été difficile à accepter pour eux.
Aujourd’hui, cela fait 3 ans qu’ils sont installés au Mexique et c’est encore difficile de se faire des amis Mexicains, notamment à cause de la langue qu’ils ne maîtrisent pas parfaitement. Sauf Gabriel qui est parfaitement bilingue grâce à son immersion scolaire !
Cela dit, la vie au Mexique, à Playa del Carmen, est une vie qui leur plaît énormément. Emma nous raconte pourquoi dans l’épisode. De quoi terminer cette interview sur une note particulièrement enthousiaste et pleine de chaleur !

♥♥♥ Flo & co ♥♥♥
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