Vivre en Italie #podcast69
Cette semaine, départ pour l’Italie où nous retrouvons Alice, partie vivre en Toscane il y a 10 ans. Elle nous partage comment elle est arrivée en Italie, pourquoi elle a voulu y rester. Aujourd’hui mariée à un Italien, elle nous raconte comment elle intègre cette double culture dans l’éducation de ses enfants.
- 1- Peux-tu te présenter ?
- 2- Pourquoi avoir choisi de partir vivre en Italie à l’époque ?
- 3- Puis tu as fait le choix de rester et de vivre en Italie. Pourquoi avoir fait ce choix ?
- 4- Tu as évoqué la problématique de l’emploi. Comment fait-on pour trouver un job dans un pays dont on ne maîtrise pas la langue ?
- Tu as vraiment mis toutes les chances de ton côté…
- C’est un peu ça le hic quand on part à l’étranger, comment faire pour trouver du boulot, par où commencer, rencontrer les bonnes personnes, etc. C’est pas facile et encore moins quand on doit apprendre la langue en même temps ! Il faut être fort pour vivre tout ça !
- 5- Tu as continué ton petit cheminement familial jusqu’à devenir maman. Selon toi, quelles sont les principales différences entre être un parent italien et un parent français ?
- 6- Tu as quand même réussi à rester très Française dans ton éducation. Comment ça se passe au quotidien ? Comment avez-vous réussi à trouver un compromis dans votre famille multiculturelle ?
- 7- Comment ta belle-famille a-t-elle accepté que tu ne suives pas tout à fait ces codes ?
- 8- Pourquoi tes enfants vont-ils à l’école française ?
- 9- Comment gères-tu les deux cultures à la maison ?
- 10- D’ailleurs, comment se passe un accouchement en Italie ?
- 11- Pour conclure, est-ce que tu pourrais partager quelques conseils à des parents qui voudraient tenter l’aventure de l’expatriation et venir vivre en Italie ?
- 12- Un petit mot de la fin ?
1- Peux-tu te présenter ?
Il y a 10 ans, j’ai quitté Paris pour partir vivre en Italie, à Florence en Toscane. Je suis mariée à Andrea, Florentin pure souche, avec qui j’ai 2 enfants : Leone 6 ans, Bianca 4 ans. Et le petit 3ᵉ est en route : arrivée prévue au mois de juin !
Je suis arrivée à Florence en travaillant dans le domaine de la communication. En parallèle, j’avais créé un blog pour partager mes adresses à Florence et en Italie pour un public francophone, un petit peu chic, qui a envie de vivre l’Italie différemment.
De ce blog est finalement née une plateforme sur la joie de vivre à l’italienne, qui se décline sur un média, toujours alidifirenze qui parle de voyage et d’art de vivre. J’ai une conciergerie d’événements, particulièrement dédiée aux femmes, qui propose des événements digitaux et physiques qui s’appellent les Fugues Italiennes. J’ai écrit un livre qui s’appelle L’appel de la fugue qui parle justement de la fugue au féminin. C’est l’idée de prendre du temps pour soi quand on est une femme, Quel que soit le moment de sa vie, pour faire le point et repartir complètement reboostée et plus alignée dans sa vie.
J’ai lu et adoré ce livre qui est parti entre les mains d’une copine madrilène. Vous pouvez vous le procurer à la Fnac, sur Amazon ou chez votre libraire préféré !
2- Pourquoi avoir choisi de partir vivre en Italie à l’époque ?
Ce n’est pas moi qui ai choisi l’Italie. J’ai suivi mon conjoint de l’époque qui venait pour terminer ses études à Florence. Je connaissais un peu Rome. J’ai grandi à Nice, donc tout près de la frontière, mais paradoxalement, je n’y étais pas venue souvent. Cela restait un pays globalement inconnu. Surtout la langue ! Je ne parlais pas un mot d’italien.
Avant de nous installer, nous avions fait un week-end test pour voir un peu à quoi ça ressemblait. J’avais passé pas mal de temps seule pendant ce week-end et j’ai vraiment eu un énorme coup de cœur.
En parallèle, sans me le dire, à ce moment-là de ma vie, j’avais envie d’autre chose que ma vie parisienne trépidante. J’ai démissionné et c’était parti ! Il n’y avait aucune bonne raison qui me retenait dans ma vie, pas même mes amis que j’adorais ou mon boulot que j’adorais également. J’avais besoin de ce départ-là à ce moment-là. J’avais 26-27 ans.
3- Puis tu as fait le choix de rester et de vivre en Italie. Pourquoi avoir fait ce choix ?
Un pur aspect de protection personnelle. La séparation d’avec mon conjoint a été difficile, pas du tout anticipée. Je me sentais protégée en restant dans ma vie Italienne plutôt qu’en rentrant en France. Je n’ai jamais envisagé de retour.
Par ailleurs, c’était un moment où, professionnellement, j’avais une oppportunité à ne pas manquer. Alors qu’à l’époque, j’avais beaucoup entendu mon entourage critiquer le fait d’avoir quitté un super boulot à Paris !
Et tout simplement, la vie et les gens me plaisaient. En arrivant en Italie, j’ai senti que j’étais chez moi. Directement. Il y avait un partage de valeurs, d’humanité, de joie dans le quotidien qui me plaisait beaucoup.
4- Tu as évoqué la problématique de l’emploi. Comment fait-on pour trouver un job dans un pays dont on ne maîtrise pas la langue ?
N°1 : je n’ai jamais douté que je trouverai. Je crois que cette certitude m’a sauvée !
Pour tout dire, j’avais un petit peu oublié le détail technique de la langue… Pendant les quelques mois qui ont précédé notre départ, à aucun moment, je ne me suis dit que c’était un sujet important… alors que c’était évidemment la base de tout ! Et en plus, en travaillant en communication, c’était indispensable que j’écrive aussi très bien l’italien. Quand je suis arrivée, ce fut ma top priorité : je n’ai fait que ça pendant deux mois. J’ai pris des cours où je faisais beaucoup de grammaire, j’ai bossé le vocabulaire et j’ai très vite trouvé des personnes italiennes qui voulaient apprendre le français. Au moins 2 fois par semaine, je voyais ma copine Isabella et on faisait une grosse demi-heure en français et une grosse demi-heure en italien.
Et j’ai commencé à postuler, j’ai activé mon micro-réseau, j’ai dépiauté LinkedIn et finalement, je réussissais à avoir un mail de réponse suffisamment régulièrement pour ne pas désespérer. 3 mois après notre arrivée, j’avais été prise dans une agence de comm’ minuscule du côté de Bologne. Mais je m’étais payée le luxe de refuser parce que j’avais l’impression que j’en savais déjà plus que le mec… Et finalement, j’ai trouvé un poste 2 mois plus tard.
Tu as vraiment mis toutes les chances de ton côté…
Je suis arrivée avec ma mentalité française de 26 ans, je sortais d’une grosse boîte. J’avais une rigueur et un sérieux. J’ai tout mis à contribution pour chercher du boulot. Je n’étais pas là pour faire les musées, je cherchais un taf !
Quand je réussissais à avoir un entretien, j’étais habillée comme pour un entretien. Les Italiens qui faisaient la queue avec moi… on voyait qu’il n’y avait pas beaucoup de sérieux chez les candidats… je faisais déjà très bonne impression avant d’avoir dit quoi que ce soit !
Tout ça a fini par payer mais je n’ai rien lâché !
C’est un peu ça le hic quand on part à l’étranger, comment faire pour trouver du boulot, par où commencer, rencontrer les bonnes personnes, etc. C’est pas facile et encore moins quand on doit apprendre la langue en même temps ! Il faut être fort pour vivre tout ça !
Oui ! Et une fois que tu as dépassé ce 1er cap et que tu commences à bosser, ce n’est pas terminer. Il faut tout le temps rester hyper concentré parce que si tu décroches, tu perds le fil. La langue n’est pas encore totalement acquise… Le début du boulot est aussi une sacrée aventure. Moi, je ne comprenais rien de ce qu’on me racontait !
Mais après, y a pas à chipoter, c’est comme ça que tu apprends !!
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5- Tu as continué ton petit cheminement familial jusqu’à devenir maman. Selon toi, quelles sont les principales différences entre être un parent italien et un parent français ?
C’est un vaste sujet… Ce sont deux systèmes très différents. Il faut observer tout ça sans être dans le jugement parce que chaque système a du bon et du moins bon.
Je me trouve extrêmement Française dans ma façon d’éduquer mes enfants parce que mes référents sont ma mère et surtout ma sœur.
Il y a beaucoup de choses qui me font rire quand je regarde autour de moi.
Je vois plein de différences dans la façon de ne pas contrarier l’enfant, dans la gestion de la nourriture, la gestion du coucher, la gestion des vacances. On pourrait en parler pendant 100 heures !!
Par exemple, on me dit « ah bon, mais comment tu fais pour les coucher à 20h ??? Moi, c’est pas possible, le mien va se coucher à 21h30-22h tous les soirs ! ».
Quand tu grattes une ½ seconde tu sais très bien pourquoi il y en a un qui va se coucher à 20h et pas l’autre ! Je ne lui pose pas la question, il va se coucher à 20h depuis qu’il est né. L’autre enfant attend son père qui rentre du travail à 21h15, il dort encore dans le lit de ses parents qui ont envie de lui faire des câlins infinis jusqu’à ce qu’il ait 12ans. Et c’est très bien aussi, c’est pas ça le souci. Mais c’est drôle !
Il y a un petit côté un peu plus bordel en Italie qui me ferait du bien si je l’acceptais un peu plus. Pendant les vacances par exemple, on peut se permettre d’être couchés un peu plus tard…
J’ai l’impression qu’il y a des similitudes entre vivre en Italie et vivre en Espagne. Il y a une certaine culture du lâcher-prise…
C’est vrai que tout est un joyeux bordel et la famille ne déroge pas à la règle !
6- Tu as quand même réussi à rester très Française dans ton éducation. Comment ça se passe au quotidien ? Comment avez-vous réussi à trouver un compromis dans votre famille multiculturelle ?
Mon mari est né à Florence, il est 100 % italien, mais il a déjà vécu à l’étranger. Il a fait ses études à Londres, il a vécu à Paris, il a travaillé en Grèce, en Russie donc ça matche bien entre nous aussi parce qu’il est ouvert à d’autres cultures. Globalement, on est assez alignés sur l’éducation qu’on veut donner. Il tire vers mon côté français assez naturellement.
En même temps, à Florence, dans un certain milieu privilégié, il y a une certaine culture de l’aide à la maison. Donc pendant ma 1ère grossesse, on m’a beaucoup demandé si j’allais prendre quelqu’un, comment j’allais m’organiser, etc. Mais cela n’avait aucun sens pour moi.
Ayant fait des enfants rapprochés (ils ont moins de 2 ans d’écart), ayant monté tout mon projet en parallèle, c’est vrai que c’était des années très intenses, frustrantes d’un certain côté… Il m’a fallu du temps pour me rendre compte si je voulais être la mère que j’avais envie d’être et la créatrice d’entreprise que j’avais envie d’être, il me fallait de l’aide. Mais par contre, on n’aurait jamais pu me refourguer quelqu’un pour gérer les nuits à ma place !
Il y a eu un autre moment pour lequel j’ai eu besoin de temps pour comprendre ce qui m’allait et le fait que je ne correspondais pas au modèle italien que mon mari avait en tête : ce sont les vacances à Forte dei Marmi.
C’est une station balnéaire à 1h de Florence qui est en gros un parking à mamans pour l’été. Pendant que papa travaille, les mamans sont à la plage durant les 2 mois d’été avec la nounou et la belle-mère. Le mari fait les allers-retours le week-end pour les grands dîners avec les copains. Il m’a fallu du temps pour réussir à adapter Forte dei Marmi à moi et pas l’inverse.
Ça, ce sont des vrais codes Italiens que je n’avais pas !
7- Comment ta belle-famille a-t-elle accepté que tu ne suives pas tout à fait ces codes ?
J’ai beaucoup beaucoup beaucoup de chance. Mes beaux-parents ne se permettent pas de s’inscruster notre vie. Ils donnent leur avis bien sûr, mais jamais de manière insistante. Lorsque cela concerne mes enfants, je ne peux pas m’empêcher de dire exactement ce que je pense donc les bases sont posées.
Ma belle-mère est super flexible. Même si elle n’est pas d’accord avec tout, elle peut tout à fait venir me donner un coup de main à la maison pendant une semaine sans problème.
D’ailleurs, quand je compare la situation des mes autres copines Françaises qui sont mariées avec des Italiens, je vois des choses dans les rapports belle-mère/belle-fille qui sont lunaires. Je suis un peu une exception.
J’ai de la chance !
8- Pourquoi tes enfants vont-ils à l’école française ?
Nous avons fait ce choix parce que les enfants grandissent en Italie, leurs grands-parents au quotidien sont Italiens donc l’Italien au quotidien n’est pas un problème. C’est d’ailleurs la langue qu’ils ont parlé en premier.
Je voulais qu’ils apprennent le Français correctement dès le début plutôt que de se traîner un Français approximatif jusqu’à la fin de leurs jours.
On avait plutôt des bons échos concernant cette école. Leur objectif est que les enfants sortent de l’école à 18 ans avec des niveaux équivalents en Français, Anglais et Italien. Ils ont également des cours d’Italien et de culture Italienne. Donc c’est un mix hyper intéressant.
Mes deux enfants ont suivi le même schéma : ils ont parlé un peu plus tard que les enfants de la crèche. Du fait qu’ils ont deux langues, ça fait quand même quelques nœuds au cerveau. Ils ont commencé avec l’Italien mais en fait, il y a comme un tiroir enchanté qui stocke des mots de Français en permanence. Et quand ils arrivent à l’école Française, ils ne parlent pas encore Français techniquement mais au bout de trois mois, ils le parlent parfaitement ! La 1ère année, ils parlent Français avec un gros accent Italien, c’est assez magique. Mais dès la 2ème année, c’est complètement gommé. Leone parle Français avec un accent Parisien, c’est assez fou ; tu pourrais pas dire que cet enfant est Italien !!
Et je trouve que sur l’Anglais, la mémoire de la langue fonctionne hyper rapidement. Je ne m’attendais pas à ce qu’ils mémorisent autant de mots d’anglais et qu’ils soient aussi curieux de la langue en général.
Dans le podcast 63, on parle de plurilinguisme chez les enfants. Les propos d’Alice font écho à l’expérience partagée par Coralie dont l’aînée a également commencé à parler en italien !
9- Comment gères-tu les deux cultures à la maison ?
Ce n’est pas du tout quelque chose que je réfléchis et que je structure à la maison. L’école fait le job pour les langues et c’est déjà un sacré morceau.
Ce qui m’intéresse pour mes enfants, c’est qu’ils touchent à différents milieux, différentes façons de vivre. Cela veut dire être aussi heureux à Forte dei Marmi avec Nonna que dans ma maison familiale en Normandie où on va voir les animaux et où on joue avec les petits cousins sur la pelouse pendant deux semaines.
J’ai besoin que les deux situations leur semblent très normales. Et surtout, en-dehors de la période Covid, on rentre souvent en France. Ma sœur a deux enfants à peu près du même âge que les miens donc on leur rend souvent visite à Nice. J’ai besoin d’avoir toujours un pied en France. Ma mère est toujours venue régulièrement en Italie aussi. C’est plutôt l’idée de maintenir un contact permanent avec ma famille française, que mes enfants sachent ce que représente la Normandie, qu’ils aient envie d’y retourner. C’est surtout ça qui compte pour l’instant.
Ils vivent en Italie dans un contexte que je trouve extrêmement privilégié, qui n’était pas le mien quand j’étais enfant. Moi, j’en suis consciente et j’ai besoin qu’ils en soient conscients également et qu’ils soient flexibles dans un sens comme dans l’autre.
Et j’espère que c’est aussi une chance pour mes neveux, qui vont pouvoir profiter et connaître l’Italie.
J’adore que ma famille Française, en venant année après année nous rendre visite, ait des repères ici. Et je trouve ça génial parce que tu ne sais pas où tes enfants choisiront de s’installer. C’est vraiment cool de se dire que ça peut être dans une autre ville, un autre pays qui deviendra un peu ton autre chez toi !
Je n’ai pas trop l’impression qu’un retour en France est envisagé…
Ah non, clairement pas ! Je pense que je serai malheureuse.
Et une expatriation dans un autre pays ?
On en parle régulièrement. Toutes les portes sont ouvertes, mais pour le moment, rien ne nous fait plus envie que là où nous sommes actuellement. Donc, on ne va pas aller provoquer quoi que ce soit.
D’autant que bébé n°3 arrive !
10- D’ailleurs, comment se passe un accouchement en Italie ?
Eh bien… c’est un vaste sujet là encore. Et c’est un sujet qui me touche particulièrement parce que j’ai eu deux très mauvaises expériences les fois précédentes. Donc je suis en train de faire tout un parcours pour déconstruire, reconstruire et faire que cette 3ème étape vienne réparer des choses plus psychologiques. J’ai besoin de finir cette grossesse, d’accoucher et de digérer pour réussir à en parler de manière structurée et dire ce que j’ai besoin de dire.
Je ne saurais pas dire si ce que j’ai vécu est lié à l’Italie ou à la conception moderne qu’on a de l’accompagnement d’une femme autour de son accouchement. Mais je pense que je n’étais pas assez préparée. Je n’étais pas dans la connaissance de ce qui allait se passer. Cette fois-ci, je serai beaucoup mieux préparée !! Et on ne va pas me faire faire n’importe quoi.
J’ai mis 2-3 mois pour trouver encore une nouvelle structure qui me permettra d’avoir la naissance que j’ai envie d’avoir. Avec un personnel médical à l’écoute des femmes qui sait qu’une femme sait techniquement accoucher seule et qu’il n’est pas là pour m’accoucher à ma place.
11- Pour conclure, est-ce que tu pourrais partager quelques conseils à des parents qui voudraient tenter l’aventure de l’expatriation et venir vivre en Italie ?
C’est un peu compliqué pour moi de répondre à cette question parce que je ne suis pas arrivée en Italie avec des enfants. Mais je savais que tu me poserais cette question donc j’y ai un peu réfléchi.
J’ai une très bonne amie qui s’appelle Marie-Eve qui est arrivée en Italie avec deux jeunes enfants. Pour moi, elle est un modèle d’intégration. Je n’ai jamais vu quelqu’un s’intégrer aussi bien dans une culture. Je trouve que sa façon de faire est la meilleure qui soit : en étant là pour un temps limité (ils repartent bientôt après 5 ans), elle a essayé de prendre toutes les choses positives qui étaient à disposition sans passer son temps à souligner tout ce qui ne fonctionne (parce que rien ne fonctionne en Italie !). Elle a vraiment exploité à fond le filon de l’école Française de la meilleure manière qui soit, c’est-à-dire pour rencontrer des mamans Italiennes. Elle a des copines Françaises aussi bien sûr, mais elle a eu envie de se mélanger avec l’Italie et calquer un peu le modèle Italien sur leur vie.
Moi d’un autre côté, je suis là et je sais que je ne vais pas bouger donc je n’ai qu’une ambition, c’est de trouver mon équilibre au quotidien. Elle, en ayant cette deadline, il y avait l’idée de comprendre au maximum et vivre son expérience Italienne à fond !
Il y a aussi des parents qui, a contrario, ne veulent pas trop s’investir dans un pays quand ils savent qu’ils le quitteront au bout de quelques années…
Je trouve ça extrêmement triste. 5 ans, ce n’est pas rien. Et 5 ans aux âges auxquels on s’expatrie, ce sont des années centrales de la vie qui comptent énormément : dans notre construction personnelle, notre rapport aux autres, à la société, notre rapport avec les enfants. Vivre à moitié quelque chose, c’est assez moche dans l’idée. Il vaut mieux pleurer comme une madeleine au moment du départ après avoir vécu les 5 plus belles années de sa vie, avoir appris des choses de cette culture, y revenir parce que tu t’es fait des vrais amis, etc… Moi, j’aurais du mal à faire ça autrement…
Quand tu pars 1 ou 2 ans, c’est à mon avis déjà beaucoup plus compliqué. Avec des enfants, techniquement, il te faut un an pour être bien installé et bien dans ta vie. Et en gros, il te reste 4 mois parce que tu es déjà en train d’organiser la suite dans un autre pays. Je pense que c’est très frustrant… Alors qu’en 5 ans, tu as le temps de te rouler dans le kiff un petit paquet d’années !!
12- Un petit mot de la fin ?
Pour bien vivre l’expatriation, il faut avoir en tête que pour certains, cela ne fonctionne pas, qui ne s’intègrent pas parfaitement dans la culture. Il y a des pays qui font rêver et puis il y a le concret… et il faut être un peu au clair avec cela.
Sur place, il faut être dans le respect de ce qui se passe autour de soi. Les gens vivent comme ils vivent sans avoir attendu aucun expatrié donc à nous d’en tirer quelque chose et être respectueux de tout cela !!
Vivre en Italie doit être complètement fou ! J’espère que cela vous a donné un petit aperçu de cette expatriation. Merci infiniment Alice pour cet échange !!
Si vous prévoyez voyager en Italie en famille, voici quelques ressources :
- Visiter la Toscane en famille
- 7 activités à faire à Rome avec les enfants
- Rome en famille, nos idées d’activités
- Découvrez notre road-trip en Sardaigne
- Visiter La Sicile en famille : itinéraire, activités, hébergements (guide complet)
- Visiter Les Cinq-Terre en Famille : guide complet
- Que faire à Cagliari en 2 jours ? et dormir à la villa Fanny
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♥♥♥ Emilie & Flo ♥♥♥
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